Plus de 400 thérapeutes viennent d’adopter à l’unanimité une motion réclamant une loi pour « abolir la violence physique et psychologique envers les enfants » lors du colloque annuel de la Fédération française de psychothérapie et psychanalyse (FF2P). Si la question de la loi fait toujours débat, si la nature de ses initiateurs peut susciter des réserves, le plus important est que la reconnaissance des méfaits de la violence éducative gagne du terrain non seulement chez les professionnels de l’enfance, mais aussi dans la société, comme en témoigne la diffusion d’un excellent spot antifessée sur les chaînes publiques au printemps dernier.
Certes, la majorité des parents, toutes catégories sociales confondues, ne sont pas en état de se passer du recours à la fessée ou même à la claque, et se sentent souvent culpabilisés par cette interpellation qui leur apparaît coupée de la réalité de leurs vies. C’est que ces réactions inappropriées sont dues à la fois au stress et à l’angoisse généralisés, à la frustration d’amour vrai et au désir fabriqué de marchandises toujours nouvelles que secrète cette société du « tous contre tous ». Mais expliquer n’est pas justifier :les violences faites aux enfants sont à combattre au même titre que celles qui sont faites aux femmes.