Publié le Samedi 7 septembre 2019 à 09h54.

Face à la méthode Blanquer, les enseignantEs répondent résistance !

La politique de Blanquer et du gouvernement Macron en matière d’éducation a rencontré l’an dernier un rejet massif de la part des enseignantEs, des parents d’élèves et des lycéenEs.

En plus de poursuivre les politiques de pénurie budgétaires engagées par les précédents gouvernements, avec pour conséquence des conditions d’études et de travail indignes (sureffectifs, bas salaires, recours massif aux emplois précaires…), Blanquer a fait passer pas moins de 4 réformes structurelles : Parcoursup, réforme de la voie professionnelle, réforme du lycée et du bac, loi sur « l’école de la confiance ». Il cherche à réformer l’ensemble du système éducatif avec la même logique : augmenter la sélection sociale de la maternelle à l’université et faire marcher au pas les jeunes et les enseignantEs. Former une petite minorité d’élite contre l’immense majorité des jeunes qui viendront grossir au plus vite les rangs d’une main-d’œuvre corvéable à merci, tout ça sur fond de « travaille et tais-toi », drapeaux français et hymne national.

Mensonges et méprisSauf que pour les enseignantEs, les jeunes et leurs parents, ça ne passe pas. L’année scolaire qui vient de s’achever a été ponctuée de grèves, blocages de lycées, occupations d’écoles, manifestations devant les ministères, les rectorats. Fidèle aux méthodes du gouvernement Macron, Blanquer a déployé un arsenal répressif pour tenter de faire taire la contestation : les enseignantEs et les lycéenEs ont dû subir interventions policières, gardes à vue, menaces, sanctions disciplinaires et financières. Mais loin de les faire taire, cette répression a attisé la colère, poussant même les enseignantEs à bloquer le sacro-saint baccalauréat !Après cette année agitée, qui a fini en beauté, Blanquer sait qu’il a eu chaud. Alors en cette rentrée, après l’autoritarisme et la répression, il teste la méthode « mensonges et mépris ». Alors que les enseignantEs de France font partie des moins bien payés de l’OCDE, Blanquer a allumé un contre-feu en annonçant à la télé, une augmentation de 300 euros… par an ! Soit moins de 20 euros net par mois…Cette annonce est une véritable insulte. Blanquer, les profs ne veulent pas de ton aumône ! En revanche, ils et elles s’organisent afin de reprendre la mobilisation pour obtenir le retrait de toutes les réformes.

Une rentrée sous le signe de la mobilisationLes 26, 27 et 28 août dernier, une université d’été de l’éducation s’est tenue en région parisienne, en présence de 500 enseignantEs. Dès le mercredi 28 août, une coordination nationale des établissements en lutte contre les réformes Blanquer s’est réunie pour élaborer un plan de bataille pour la rentrée en tirant les leçons des expériences de mobilisations de l’an dernier et de leurs limites. Tirant le bilan négatif de la dispersion des forces, elle appelle à construire une mobilisation commune de l’ensemble de l’éducation, de la maternelle à l’université, à rompre avec les stratégies perdantes des grèves « saute-mouton », et à construire au contraire des grèves prolongées jusqu’à l’obtention du retrait des réformes.La rentrée s’est faite en situation de crise dans de nombreux établissements : DHG en baisse, fermetures de classes, manque d’enseignantEs, de surveillantEs ou de CPE. Certaines équipes ont déjà voté la grève de la rentrée, à l’image du lycée Renoir d’Asnières (92) ou du collège Charcot à Oissel (76) qui étaient en grève dès le lundi 2 septembre contre une baisse de moyens.La coordination nationale des établissements a appelé à faire du mardi 10 septembre un premier temps fort de regroupement de tous les établissements en lutte en cette rentrée, et à rejoindre au plus vite les établissements qui s’engageront dans des grèves reconductibles. Elle appelle à faire de la journée du 24 septembre une journée de grève générale de l’éducation et à converger avec les autres secteurs salariés. La coordination appelle également à organiser des AG interprofessionnelles à l’issue de la journée du 24 septembre pour discuter des suites de la mobilisation.Juliette Stein