Répondant à l’appel de la coordination nationale des AED1 (assistantEs d’éducation, plus communément appelés les « pions ») pour une grève reconductible des vies scolaires, une vingtaine de grévistes se sont rassemblés mardi 19 janvier devant le collège Blanqui (quartier Bacalan de Bordeaux) pour tenter d’interpeller la rectrice Anne Bisagni-Faure. Elle était ce jour-là en visite à Blanqui pour les « cordées de la réussite », un partenariat entre collèges et lycées de quartiers populaires d’un côté et établissements d’élite comme SciencesPo ou classes préparatoires de l’autre. Une opération de communication qui fait tache au moment où les personnels de l’éducation nationale, et notamment les AED, sont mis en première ligne face à la recrudescence du virus et la propagation d’une souche mutante très contagieuse parmi les plus jeunes. Dans l’Entre-deux-mers, la fermeture administrative de l’école maternelle d’Ambarès et ses nombreux cas positifs de personnels inquiète jusque dans les autres établissements scolaires.
MobiliséEs malgré les pressions
Véritables « couteaux suisses » des directions d’établissements du secondaire, ce sont très souvent les AED qui doivent faire appliquer les nouveaux protocoles dans les cantines, désinfecter les tables, surveiller et faire évacuer les cas contacts, etc. La grève du 19 a été moins suivie que le 1er décembre : beaucoup d’AED ne font pas grève par peur que toutes les tâches (très variées) portent sur les seuls non-grévistes, le mouvement manque de structuration et les bureaux de vie scolaire sont isolés du reste des personnels de l’Éducation nationale. La grève historique des AED du 1er décembre a aussi déclenché dans beaucoup d’établissements des pressions au non-renouvellement du contrat (d’une durée d’un an seulement !), exercées par des CPE anti-grève ou les directions d’établissements, comme dans un collège de Bordeaux où une militante de la grève a été convoquée par l’administration après avoir envoyé une lettre d’information sur la situation aux délégués de parents d’élèves.
Derrière une banderole arborant « Assistant.e.s d’éducation en détresse, 100% indispensables, 100% jetables ! », un petit cortège des AED s’est formé lors de la manifestation du 26 janvier à Bordeaux, journée de grève nationale de l’Éducation nationale, avec des AED venant principalement de la métropole et de ses environs. Appelée par le collectif des AED 33, une assemblée générale s’est ensuite tenue à 14h dans les locaux de FO où les AED ont discuté entre autres des moyens de se lier au reste des personnels de l’Éducation nationale, de mettre en place des heures d’information syndicale communes avec les profs, de la mise en place d’une caisse de grève, et ont décidé de se joindre au prochain appel national du 4 février.
- 1. Issue de la mobilisation du 1er décembre, la coordination nationale des AED regroupe aujourd’hui environ 25 collectifs départementaux d’AED dans toute la France et a une force d’appel non négligeable dans le secteur.