Depuis un an, des dizaines de femmes, et leurs enfants, dorment dans le hall d’accueil de la maternité de Saint-Denis (93) en hiver et devant ce hall en été.
Elles ont constitué un collectif, Combat pour l’Hébergement 93, et ont manifesté à plusieurs reprises pour obtenir un hébergement. La direction de l’hôpital vient de décider d’interdire l’accès au hall à ces personnes.
Occupation de la Bourse du travail
Face à cela, ces femmes ont décidé d’occuper la bourse du travail de Saint-Denis, le mardi 22 avril 2025, pour se protéger et entamer un rapport de force avec la ville et la préfecture afin d’obtenir un hébergement digne et de longue durée.
La mairie gère administrativement la bourse du travail et l’attribution des salles pour des réunions. Mais ces locaux sont utilisés principalement par les unions locales des Syndicats.
La mairie a délégué son DGS (directeur général des services) pour négocier avec les occupantes et leurs soutiens mais n’a pas oublié d’envoyer des policiers municipaux qui se sont chargés de filtrer les accès aux locaux et ont fait peser la menace d’une évacuation de force.
Les femmes en lutte n’ont pas obtenu de solution définitive. Elles ont juste un hébergement pour 6 nuits. Dans certains cas, des personnes ont constaté que les hôteliers n’étaient même pas informés ou pensaient qu’il ne s’agissait que de halte de nuit.
S’organiser pour trouver des solutions
La recherche d’un hébergement se repose pour ces familles. Et les solutions ne peuvent pas être individuelles. Les structures d’hébergements sont saturées de demandes, le 115 ne répond qu’à 1 personne sur 10 et que 1/3 des personnes à la rue sont des enfants. Dans cette situation, de nouvelles solutions sont à rechercher comme l’application de la loi de réquisition d’immeubles, de locaux ou de bureaux vides.
Il est peu probable que la mairie dirigée par Mathieu Hanotin (membre du PS) soit capable de comprendre la situation de ces familles au vu de la politique de gentrification qu’elle essaie d’imposer dans la ville.
Mais la lutte et le rapport de force peuvent permettre de bouger les lignes et d’obtenir enfin une solution pérenne.
CorrespondantEs