Publié le Jeudi 6 octobre 2011 à 17h24.

Grève réussie dans l'éducation....

Un enseignant sur deux était en grève dans les écoles élémentaires, à l’appel des syndicats et fédérations de l’Éducation nationale. Dans le second degré, le taux étant plus difficile à appréhender en raison de la non-soumission à une déclaration de grève préalable comme dans les écoles primaires.

Cependant, un premier bilan de cette mobilisation fait état d’un nombre plus important que lors des grèves précédentes d’établissements du second degré – dont le taux de grévistes dépassaient les 50 % – et d’écoles fermées. Ce que démontre également la dynamique et le nombre des cortèges qui ont défilé partout en France.Pourtant, nombreux étaient les enseignants qui affirmaient après le mouvement contre la réforme des retraites en fin d’année 2010, que les grèves de 24 heures, ce serait sans eux, souhaitant de la part des directions syndicales nationales d’autres stratégies, plus radicales. Aussi, la réussite de cette seule journée de grève, peu de temps après la rentrée scolaire, montre à quel point les personnels de l’Éducation nationale en ont ras le bol des contre-réformes qui cassent chaque jour le service public d’éducation : budget, suppressions de postes, missions et statuts des personnels, rien n’est épargné. Des scénarios qui ont déjà été mis en œuvre à La Poste ou à France Télécom. Les conditions de travail des enseignants et des élèves s’en trouvent fortement détériorées, d’autant que l’ensemble des contre-réformes s’accompagne d’une idéologie du profit et de l’élitisme qui tourne définitivement le dos à une école émancipatrice.

En guise de réponse gouvernementale, le ministère de l’Éducation annonçait, le lendemain de la grève, la répartition des 14 000 postes supprimés au budget 2012 : 5 700 postes d’enseignants dans les écoles primaires publiques, 6 550 postes d’enseignants dans les collèges et lycées publics et 400 postes au sein des personnels administratifs de l’Éducation nationale, ainsi que 1 350 postes dans l’enseignement privé sous contrat. Par ailleurs, comme une tentative de division, Sarkozy déclarait le 28 septembre que les fonctionnaires n’étaient pas des salariés comme les autres puisqu’ils ne subissaient pas la crise...

Cette grève est une réussite également au regard d’une journée déjà annoncée sans lendemain, puisque la journée interprofessionnelle du 11 octobre a été placée sous le label « journée d’actions » par les directions syndicales qui ne veulent pas en faire pour l’instant une journée d’appel national à la grève, alors que la crise économique et sociale s’aggrave.

Il nous appartient de transformer l’essai, et de tout faire pour que la journée du 11 octobre devienne le début d’un mouvement plus ample, à la hauteur des réponses à apporter à ce gouvernement.

Nina Lehair