Publié le Samedi 4 octobre 2014 à 23h30.

Haut-de-Seine : les recalés du Bac ne disent pas merci au gouvernement...

La solution de Najat Vallaud-Belkacem pour les élèves du 92 dont le redoublement en terminale est refusé faute de places : passer le Bac en candidat libre !

En cette rentrée, plusieurs dizaines d’élèves ayant échoué au Bac (surtout en ES - Sciences économiques et sociales) se sont retrouvés sans aucune solution de redoublement : faute de place en terminale, ils n’étaient pas acceptés dans leur lycée ! Dans ce cas, ils se retournent avec leurs familles vers l’Inspection d’académie (IA) qui est normalement tenue de les affecter dans un lycée voisin, ce qui ne va pas sans leur poser des problèmes de transport, mais ce qui leur permettait au moins jusque-là de pouvoir repasser leur Bac dans des conditions normales.Mais cette année le manque de moyens est tellement criant que les élèves ont aussi trouvé porte close à l’IA qui leur a répondu qu’il n’y avait plus aucune place dans tous les lycées du 92 !

« Plus de justice sociale » ?Face à la colère des élèves et de leurs parents, il a donc fallu innover : ils auront le choix entre repasser le Bac en candidat libre... ou en candidat libre ! La seule solution proposée à une partie seulement des élèves concernés est en effet un dispositif hébergé dans deux lycées. Mais ils ne sont pas officiellement affectés dans ces établissements et seront inscrits au Bac en candidats libres. Le calcul est simple : pour le moment, dans leur emploi du temps, ils ont parfois moins d’heures de cours sur une semaine que sur une seule journée l’année précédente !Une fois de plus, la réalité du terrain contredit le discours de Hollande et Valls sur la priorité « donnée à l’éducation ». Comment Najat Vallaud-Belkacem peut-elle en même temps faire des économies sur le dos d’élèves qui veulent décrocher leur Bac et affirmer vouloir venir à bout du problème des jeunes qui sortent du système éducatif sans aucune qualification ?Une autre raison pourrait peut-être expliquer le désintérêt pour ces élèves et leur avenir : beaucoup viennent d’un lycée classé ZEP de Colombes, dont une bonne partie des familles habitent dans les quartiers populaires... Pourtant Najat Vallaud-Belkacem vient de déclarer : « La nouvelle éducation prioritaire, c’est plus de moyens humains et financiers, (...) c’est plus de justice sociale. (...) Je mettrai toute mon énergie à apporter des réponses aux élèves les plus fragiles »...

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