Publié le Mercredi 28 octobre 2020 à 18h49.

La recherche vaut mieux que leurs profits ! Dernier rassemblement avant l’examen de la LPR au Sénat

À l’appel de l’intersyndicale de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) et du collectif Facs et Labos en luttes, une centaine de personnes s’est rassemblée en ce début d’après-midi devant le Sénat à l’occasion de l’examen de la loi de programmation de la recherche (LPR).

Venu à la rencontre des personnes présentes, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias a rappelé que cette loi n’est ni plus ni moins qu’une prévision budgétaire sans budget. La LPR attaque frontalement les conditions de travail, les créations de postes et les budgets pérennes. Son objectif, qui n’est même plus masqué, est de casser la recherche publique afin d’ouvrir grandement les portes de celle-ci au privé, avec tous les bénéfices que cela engendrera pour ce dernier.

Non content de mépriser les personnels de l’ESR, ce sont désormais les insultes qui pleuvent du côté du gouvernement, notamment par la voix de Blanquer qui accuse l’Université d’être un repaire d’islamo-gauchistes. En parallèle, le gouvernement poursuit ses attaques contre une recherche véritablement libre. Libre de penser le monde, libre de rechercher sans les contraintes du privé, indépendamment du pouvoir politique. Or, Macron veut une recherche aux ordres du pouvoir, une recherche dont il pourrait décider les sujets, comme il l’a laissé entrevoir lorsqu’il a annoncé, début octobre, la création d’un Institut scientifique d’islamologie1.

Les organisations présentes aujourd’hui (notamment Facs et Labos en luttes, CGT FERC Sup, SNTRS CGT, Sud Recherche EPST, SNESup FSU, SNCS-FSU, l’UNEF) sont suspendues dans leurs propositions d’actions aux prochaines annonces du gouvernement. C’était probablement le dernier rassemblement avant le reconfinement qui s’annonce. Cela va poser – de même qu’au reste du mouvement social – de nombreuses questions quant aux méthodes de mobilisation dans les semaines et les mois à venir.

Quoi qu’il en soit, nos luttes ne seront pas confinées ! Tant que le gouvernement continuera à vouloir passer en force son projet de loi, nous serons présentEs, partout où ce sera nécessaire, pour montrer notre opposition à une recherche dictée par les seules logiques du profit.

  • 1. « Je décide aussi que nous allons créer un Institut scientifique d’islamologie, et au bénéfice de la loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, nous créerons des postes supplémentaires dans l'enseignement supérieur pour, là aussi, continuer le travail, parfois le reprendre, en matière de recherche sur la civilisation musulmane mais aussi sur le Maghreb, le bassin méditerranéen, l’Afrique. », Discours du président de la République sur le thème de la lutte contre les séparatismes, 2 octobre 2020 : https://www.elysee.fr/em… (consulté le 28 octobre 2020). Si cette annonce de création d’un nouvel institut d’études et de postes supplémentaires dans l’ESR peut sembler, de prime abord, une bonne chose, le fait que le président décide et oriente la recherche publique pose quand même sacrement problème et soulève de nombreuses questions : comment seront recrutés les personnes amenées à travailler dans cet Institut ? Sur quel type de poste ? Quid des autres champs de recherche ?