Publié le Jeudi 8 octobre 2015 à 07h48.

Lycée : Dans le collimateur du gouvernement

Le 29 septembre, la Cour des comptes vient de rendre un rapport détaillé sur le coût du lycée. Najat Vallaud-Belkacem se félicite de « [réaliser] chaque année des efforts pour réduire le coût du lycée général et technologique »...

Au-delà des constats généraux, la Cour des comptes donne un certain nombre de pistes pour continuer à diminuer le « poids » que représente l’éducation dans le budget de l’État. La Cour des comptes félicite les régions d’avoir réduit le nombre de personnels non enseignants (ATTE), pour alléger la facture.

En outre, il s’agit de continuer à augmenter le nombre d’élèves par enseignant, c’est-à-dire d’en finir avec les classes à effectifs réduits, notamment en lycée professionnel. Ensuite, il faut s’attaquer au coût moyen des enseignements « facultatifs » qui est largement supérieur à celui des enseignements du socle commun de connaissance (français, mathématiques…). Enfin, il est nécessaire de diminuer le nombre d’heures d’enseignement par semaine, autant pour les jeunes que pour les enseignants.

La dernière pierre de la refonte de l’école

Ce rapport arrive deux mois après le rapport Bréhier sur les liens entre le lycée et l’enseignement supérieur, dont les conclusions économiques sont identiques. Le rapport Bréhier donne la ligne de fond du gouvernement : la réforme à venir du lycée s’inscrit dans le continuité de la réforme des rythmes scolaires pour les écoles et de la  la réforme du collège...

Il s’agit d’en finir totalement avec la « mixité sociale », au profit d’établissements pour l’élite... et d’établissements de seconde zone, où les jeunes seront triés selon le dogme : « conduire 100 % des élèves d’une classe d’âge au niveau du socle commun de connaissances, 80 % des élèves au niveau du baccalauréat et 50 % d’une génération à un diplôme de l’enseignement supérieur. »

Trois niveaux qui recouvrent presque parfaitement la division en classe sociale de la société. Le tout dans la logique de diminuer les dépenses de l’État.

Raphaël Greggan