La rentrée a été marquée, à l’université de Nanterre, par le procès de trois de ses étudiants, interpellés le 9 avril sur le campus alors qu’ils participaient à une assemblée générale dans le cadre du mouvement contre Parcoursup. Les peines prononcées sont scandaleuses et sont un véritable appel à la mobilisation.
Le 9 avril, en pleine mobilisation contre la sélection, sept militants avaient été arrêtés à l’université de Nanterre, six placés en garde à vue, et trois d’entre eux devaient comparaître devant les tribunaux le mercredi 20 juin. Le procès a été reporté, et l’audience s’est finalement tenue le 19 septembre, avec la volonté, peu après la rentrée à Nanterre, de démobiliser les étudiants inculpés, de les encourager à se taire, à ne pas reprendre la lutte contre la sélection sur l’université.
Mobilisation continue
Une défaite, au regard de ce début d’année militante sur Nanterre et de la campagne des sans-facs, pour une justice bourgeoise qui pense faire taire touTEs celles et ceux qui se battent, qui s’auto-organisent, touTEs celles et ceux qui relèvent la tête ! Une centaine de personnes s’étaient réunies en soutien aux trois camarades. Les peines requises par la procureure de la République, haute représentante de l’État, ont été extrêmement lourdes : de 4 à 8 mois de sursis et jusqu’à 6 mois de prison ferme pour les trois étudiants. Le report du verdict encore un mois plus tard devait, de nouveau, faire taire les mobilisations récentes, étouffer le moindre mouvement de contestation sur une université qui avait connu plus de deux mois de grève et de blocage au printemps dernier.
Le verdict est tombé le mercredi 17 octobre, alors que la campagne s’était engagée en amont, en soutien aux étudiants et pour exiger leur relaxe ! Plus de 200 personnes étaient présentes, parmi lesquelles des étudiantEs, des enseignantEs, des postierEs, mais également toute une série d’autres militantEs politiques et syndicaux. Plusieurs camions de CRS étaient aussi présents aux abords du tribunal, à l’intérieur de la cour et jusqu’au seuil de la salle d’audience, boucliers en main.
Verdict scandaleux
Le verdict qui a été rendu appelait de fait au soulèvement : si l’un des étudiants, Stanislas, a été relaxé, notre camarade de la direction du NPA Victor a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Quant à Roga, il a été condamné à six mois de prison ferme. Des peines de prison, donc, ont été prononcées pour des étudiants mobilisés contre la loi ORE et contre lesquels J.-F. Balaudé, président de l’université, avait envoyé la police faire évacuer une assemblée générale, cadre le plus inoffensif et le plus démocratique d’un mouvement salarié ou étudiant.
Pendant ce temps-là, Benalla, ce tabasseur de la République, qui frappait des manifestants le 1er Mai, s’en sort sans condamnation, Sarkozy dort chez lui pendant sa garde à vue, et des patrons qui détournent des miiliers, voire des millions d’euros, licencient sans raison et sont responsables de la mort de salariéEs, restent les plus protégés de cette société capitaliste.
Les deux étudiants ont fait le choix, conjointement avec leurs avocatEs, de faire appel de la décision. Il est grand temps de mener une campagne nationale pour la relaxe des deux étudiants. Relaxe pour Roga et pour Victor ! Contre la répression, organisons-nous !
Cécil-e (Nanterre)