Caroline, Sabine et Cyrille ; Aladin, Cécile, Sylvie et Sandrine ; Emilio, Claire et Aude ; Christophe et Olivier ; Noël ; Hélène ; Frédéric ; Édouard…
En cette rentrée, le rectorat de Versailles a ajouté un nouveau nom à la longue liste des répriméEs de l’éducation : Kai Terada, professeur de mathématiques au lycée Joliot-Curie de Nanterre, suspendu quatre mois sans motif et dans l’attente d’une éventuelle mutation dans l’intérêt du service1.
Depuis trois ans, c’est une répression sans précédent qui s’abat sur les personnels de l’éducation.
Sans précédent, car elle touche toute la France : Dole, Amiens, Melle, Clermont, Bordeaux, Montargis, Bobigny, Rennes, Saint-Denis, Nanterre…
Sans précédent, car elle n’épargne personne et s’abat sur les enseignantEs du premier comme du second degré : école Pasteur, collège République, lycée Desfontaines…
Sans précédent, car c’est une véritable répression syndicale qui touche aussi bien des syndicalistes de Sud Éducation, de la CGT Éduc’action ou de la FSU (SNES, SNUEP et SNUIPP). […]
Sans précédent, car l’administration s’affranchit du cadre réglementaire : ainsi, à l’encontre de l’article L.531-1 du code général de la fonction publique, le rectorat de Versailles suspend Kai Terada tout en lui affirmant qu’il n’a commis aucune faute et que cette procédure n’est pas disciplinaire ! Ce passage en force de l’administration à une double conséquence : à court terme, il nous prend de vitesse sur le plan de la mobilisation et use à long terme les collègues réprimés sur le plan juridique. En effet, les recours au tribunal administratif sont des procédures longues et coûteuses. La décision de prolongation de suspension de trois des quatre de Melle a été jugée illégale par le tribunal administratif de Poitiers un an après que les collègues l’ont subie ! L’administration compte sur l’usure de ceux qu’elle réprime. […]
Sans précédent, car l’administration déguise ses sanctions en abusant de mutations d’office dans l’intérêt du service, procédure facilitée depuis la loi de transformation de la fonction publique de 2018 puisqu’il n’est même plus nécessaire de présenter cette mesure devant des commissions paritaires ! Aucun contradictoire, aucune défense : purement et simplement, une lettre de cachet qui permet de se débarrasser de ceux qui sont jugés indésirables, ceux qui contestent les réformes absurdes, ceux qui défendent le service public d’éducation, lettre de cachet qui permet aussi d’intimider leurs collègues. […]
Communiqué de Sois prof et tais-toi (collectif des répriméEs de l’éducation)
- 1. Lire également en pages d’actualité sociale.