Blanquer n’est plus ministre mais sa politique de destruction du service public d’éducation se poursuit, voire s’aggrave.
Macron a clairement annoncé la couleur lors de son discours aux recteurs à la Sorbonne le 25 août : « Compte tenu de l’investissement qui est celui de la Nation […], compte tenu du constat cruel que je viens de faire : ça veut dire que quelque chose ne marche pas dans notre organisation collective, nous sommes obligés de le regarder en face. […] Mais aussi avoir l’audace de changer, en quelque sorte de méthode, sur certains points fondamentaux si nous voulons sortir de ce que certains voudraient présenter comme une fatalité, et si nous voulons aussi avoir l’honnêteté de nous dire que cela ne se règle pas simplement par plus de moyens. Plus de moyens, nous l’avons déjà fait plein de fois dans notre histoire. Quand le système est mal organisé, mal fonctionné [sic !], qu’il repose sur trop de défiance, qu’il est perclus de combats, de doctrines parfois d’arrière-garde : il ne fonctionne pas mieux. »
Encore et toujours des fausses promesses
Pour cela on essaye de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Le ministre annonce une augmentation historique du budget de l’Éducation nationale. En fait, elle est de 6 % par rapport à 2022, soit moins que l’inflation ! Et Macron annonce une augmentation de 10 % des salaires de tous les profs en 2023. Cette augmentation n’est en fait pas financée et va une fois de plus se traduire par « Travailler plus pour gagner plus » et ne concernera qu’une partie des enseignantEs.
Comme Blanquer durant cinq ans, Macron multiplie les fausses promesses ! Un des premiers objectifs du gouvernement est de poursuivre la casse du statut de la fonction publique. Il profite de la pénurie de profs qu’il a lui-même créée avec la réforme des concours pour développer le recrutement de milliers de contractuels supplémentaires qui sont mis devant les classes des zones les moins favorisés. Et il a le culot de faire croire qu’on peut former des profs en les recrutant par « job-dating » et avec quatre jours de « formation »… Alors que le métier d’enseignantE attire de moins en moins, au lieu de le revaloriser réellement, Macron envisage d’abaisser le niveau de qualification du recrutement.
Démantèlement de la formation
Un des principaux chantiers de cette rentrée est le démantèlement annoncé de la formation professionnelle initiale. Le lycée professionnel va se transformer en formation par apprentissage sous la tutelle des entreprises. C’est bien ce que signifie le fait que pour la première fois les lycées professionnels ne soient plus rattachés exclusivement à l’éducation nationale mais passent sous une « co-tutelle » ministère du Travail et ministère de l’Éducation. Les jeunes auront ainsi encore moins d’enseignement général et devront devenir une main-d’œuvre encore plus flexible, directement « employable », soumise aux intérêts du patronat.
En clair, cela signifie que la logique de privatisation rampante de l’éducation va se poursuivre et s’amplifier. Il y a donc urgence à réagir dès la rentrée. Il est évident qu’une seule journée de grève le 29 septembre ne sera pas suffisante pour faire reculer le gouvernement.
À nous de nous en servir comme point d’appui pour réussir à convaincre la majorité des collègues que nous devrons engager un mouvement plus dur. On devrait prendre exemple sur ce qui se développe actuellement en Grande-Bretagne dans les transports avec une grève reconductible massive.