Publié le Samedi 26 novembre 2011 à 11h43.

Université en colère !

La prétendue « autonomie » des universités est un jeu de dupes qui tue le service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous l’annonçons depuis l’adoption de la loi « Liberté et responsabilité des universités » (LRU) en 2007, nous le vérifions chaque jour un peu plus : le nombre des établissements passés aux responsabilités et compétences élargies (RCE) qui peinent à boucler le budget 2012 ne cesse de croître.

La propagande gouvernementale insiste sur les projets destinés à promouvoir l’ « excellence ». Ils sont en fait le résultat d’une concurrence féroce organisée entre les universités pour l’accès limité à des financements dont toutes ont pourtant besoin pour améliorer les conditions d’études de leurs étudiants et le travail de recherche de leurs équipes.

Au-delà de ces mesures qui dessinent la carte d’un enseignement supérieur à deux vitesses, les universités « autonomes » doivent faire face à la diminution annuelle en valeur de la dotation de fonctionnement allouée par l’État qui, couplée avec un transfert de charges croissant et non compensé, conduit mécaniquement à un déficit. Dès lors, les universités sont contraintes de réduire leur offre de formation et/ou de taper dans la masse salariale : ne pas pourvoir les postes de fonctionnaires vacants, ne pas renouveler les contrats des précaires, limiter les primes et indemnités, etc.

Les personnels et les étudiants ne sont pas responsables des déficits engendrés par la politique du gouvernement relayée complaisamment par la conférence des présidents d’université (CPU). D’ores et déjà, les personnels de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour réunis en assemblée générale viennent de se déclarer « Université en colère ! », prêts à mener toutes les actions nécessaires afin d’obtenir du gouvernement les moyens nécessaires au bon fonctionnement de leur université : l’indignation et la colère montent, nous ne paierons pas leur crise !

Correspondant