Jeudi 10 avril, la CGT de STMicroelectronics et Urgence Palestine appelaient à un rassemblement devant le site de Crolles en solidarité avec le peuple palestinien et pour dire stop à l’armement de l’État d’Israël.
Des puces fabriquées par STMicro avaient été retrouvées dans des drones utilisés par la Russie en Ukraine, et cela malgré l’embargo. Il semblait donc évident qu’il y en aurait aussi dans des équipements israéliens.
Chercher l’information pour dénoncer la collaboration
Trouver des preuves n’est pas si évident mais c’est absolument indispensable pour s’adresser aux travailleurEs des entreprises concernées. La CGT y a travaillé avec Urgence Palestine. Les informations récoltées ont pu être partagées avec les salariéEs dans un tract distribué à plusieurs milliers d’exemplaires sur le site de Crolles. Les différentes collaborations avec l’État sioniste y sont détaillées et référencées : vente de puces, recherche, collaboration technique, production en salle blanche…
Mobilisation réussie !
Le tract a été bien accueilli par les salariéEs dont la très grande majorité n’avait pas connaissance de ces collaborations ni de l’usage de leur travail. La direction a dénoncé une communication à caractère politique, demandant le retrait des affiches et contestant le bien-fondé de l’appel à la grève.
Malgré la désinformation générale et la présence policière, il y avait plusieurs dizaines de personnes entre 11 h 30 et 14 heures devant le site avec drapeaux syndicaux et palestiniens, banderoles, cantine solidaire. Les militantEs de la CGT du site mais aussi de l’Union locale et d’entreprises voisines étaient présentEs aux côtés des militantEs du mouvement de solidarité avec la Palestine.
À cette heure-là, plusieurs centaines de salariéEs entrent et sortent de l’usine pour le changement d’équipe et certainEs se sont jointEs au rassemblement. Le syndicat demande des mesures claires à la direction : la suspension immédiate de toute collaboration avec les entreprises du secteur de la défense israélienne, de rendre public les partenariats avec des entités israéliennes et de s’engager formellement à ne plus travailler avec des intermédiaires commerciaux qui permettent à des États criminels de se procurer des composants STMicroelectronics et de contourner les embargos.
Poursuivre et étendre la mobilisation pour la Palestine
Cette action ne suffira pas à ce que l’entreprise arrête toute collaboration avec l’État israélien. Mais l’information de celles et ceux qui participent à la production de marchandises ou de connaissances en lien avec cet État est absolument nécessaire pour espérer peser en ce sens. L’action a été relayée par les médias locaux. Les suites ne sont pas simples à envisager notamment car une grosse restructuration de l’usine de Crolles a été annoncée le même jour par la direction. Mais d’autres entreprises du bassin grenoblois sont aussi concernées : Thales, le CEA, Caterpillar… L’action menée à Crolles montre qu’il est possible de se mobiliser dans les entreprises pour contester la politique de collaboration avec l’État israélien génocidaire. L’action des travailleurEs est déterminante pour peser sur les politiques des entreprises et des gouvernements. La situation à Gaza exige que nous amplifiions la mobilisation.
CorrespondantEs