Le 17 juillet 2025, la Cour d’appel de Paris a ordonné la libération de Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis plus de 40 ans.
Militant libanais du FPLP (Front populaire de la libération de la Palestine) puis militant des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), Georges Abdallah a consacré sa vie à la lutte contre l’impérialisme, notamment contre l’État d’Israël qui avait envahi son pays, et contre leur soutien étatsunien.
Plus ancien prisonnier politique en France, Georges Abdallah a vécu 40 ans d’acharnement politique et judiciaire par les gouvernements successifs, de droite comme de « gauche ». Rappelons que le premier avocat de Georges Ibrahim Abdallah, Jean-Paul Mazurier, avait révélé dans L’Agent noir, une taupe dans l’affaire Abdallah (Robert Laffont, 1987), qu’il a joué un double jeu, en travaillant pour les services secrets français tout en défendant son client.
Un symbole des luttes pour la libération de la Palestine
Il devrait être libéré le 25 juillet prochain, n’en déplaise à Bruno Retailleau le dénigrant ainsi que ses soutiens de façon islamophobe en l’appelant « Ibrahim Abdallah » bien que chrétien maronite. Nous pouvons nous réjouir de cette libération historique, mais faisons toutefois preuve de prudence tant qu’il ne sera pas au Liban avec sa famille et ses proches, puisse-t-il être à l’abri des menaces ennemies.
Emprisonné depuis 1984 et libérable depuis 1999, Georges Abdallah est un exemple de lutte acharnée et de détermination pour des générations entières de militantes. Saluons toustes celleux qui se sont mobiliséEs pour la libération de Georges Abdallah au cours de ces dernières décennies ! Le soutien à Georges Abdallah en France a été organisé, entre autres, par le Collectif unitaire pour la Libération de Georges Abdallah et par une large frange des luttes anti-impérialistes comme le collectif dissous Palestine Vaincra. Ce soutien massif, à travers plusieurs générations, a permis d’établir un rapport de forces souligné dans la décision de la Cour d’appel qui a eu peur de « trouble à l’ordre public » en cas de maintien en détention. Les mobilisations à Lannemezan devant la prison où était enfermé Georges Abdallah sont un bel exemple d’un soutien sans faille dans la durée.
Pour la libération de toustes les prisonnierEs palestinienEs
Le cas de Georges Abdallah ne saurait faire oublier les plus de 10 000 prisonnierEs palestinienEs. Ce sont elleux qui subissent la répression pénitentiaire coloniale en Israël, ou dans les États impérialistes comme la France. Citons par exemple Anan Yaeesh détenu en Italie, Dr. Sereen Saeedi détenu à Damon, Dr. Hussam Abu Safia détenu à Sde Teiman ou encore Abdullah Abu Diab, 15 ans et condamné à 48 mois de prison. Le quotidien en prison est très bien raconté par le militant Salah Hamouri dans Prisonnier de Jérusalem (Libertalia, 2023).
Continuons la mobilisation jusqu’au 25 juillet qui, espérons-le, devrait être un jour historique de la libération effective de Georges Ibrahim Abdallah ! Au-delà, continuons d’exiger la libération de toustes les prisonnierEs politiques palestinienEs, pour une Palestine libre de la mer au Jourdain. Leurs luttes là-bas nourrissent les espoirs révolutionnaires contre l’impérialisme et le colonialisme, que nous devons cultiver par un soutien concret et dans la durée, à commencer par la lutte contre le génocide actuel à Gaza par Israël.
An Gwesped