Publié le Vendredi 2 octobre 2015 à 07h09.

Airbus : Le rêve américain... des capitalistes

La nouvelle usine d’Airbus à Mobile, dans l’État de l’Alabama aux États-Unis, a été inaugurée en grande pompe la semaine dernière. Elle s’ajoute aux sites d’Airbus à Toulouse, Hambourg et Tianjin (Chine), pour l’assemblage des appareils de type A320.

Fort d’un carnet de commandes s’élevant à 6 700 avions, Airbus cherche à augmenter sa capacité de production en zone dollar et à conquérir le marché nord-américain, où des renouvellements de flottes vieillissantes sont attendus dans les prochaines années, tout en se dotant du précieux label de « producteur américain »...

Mais pourquoi avoir choisi la ville de Mobile, dans l’Alabama ? La direction d’Airbus explique qu’une ville portuaire dans l’est des États-Unis était recherchée pour faciliter le transfert des pièces pré-assemblées et volumineuses depuis les sites européens par bateau. Tout cela est bien vrai, mais la principale motivation d’Airbus est ailleurs. L’État de l’Alabama, avec sa tradition raciste, ségrégationniste et réactionnaire du sud des États-Unis, a acquis une certaine notoriété en tant que « Union-free State », terme qui pourrait se traduire par « État sans syndicats ».

« Une autre culture » ?

« Nous avons de bonnes relations avec les syndicats, mais nous pensons qu’à Mobile, c’est mieux sans eux. C’est une autre culture. Je ne pense pas que nos travailleurs aient besoin d’un syndicat pour avoir de bonnes relations avec Airbus. » C’est que, voyez-vous, M. Brégier, du haut de ses fonctions de directeur exécutif d’Airbus, sait ce qui est bon pour nous…

Par ailleurs, pour construire cette usine, Airbus a bénéficié d’aides publiques directes et indirectes de l’État de l’Alabama, du comté et de la municipalité de Mobile, pour un montant total estimé à pas moins de 158,5 millions de dollars (142 millions d’euros).

Chasse aux subventions, mépris social et lutte antisyndicale, toujours les bonnes vieilles recettes du capitalisme qui prévalent dans une entreprise qui se veut à l’avant-garde. Il revient aux travailleurEs d’Airbus de Mobile, Hambourg, Toulouse et Tianjin de s’organiser syndicalement et politiquement pour casser les plans du patronat et lutter contre la division entre salariéEs.

CorrespondantEs