Publié le Mercredi 22 février 2012 à 14h26.

ArcelorMittal : l’éternelle lutte du capital contre le travail

Lundi 20 février, les salariés du site ArcelorMittal de Florange (Moselle), occupant 2 500 travailleurs, ont investi les locaux de la direction du site. Après l’arrêt de la phase chaude dont le dernier haut-fourneau lorrain en octobre dernier, toute la pérennité du site est en jeu. Les travailleurs, menés en bateau par une direction qui ne donne aucune info pour les mois à venir, oscillent entre rumeur de redémarrage et arrêt définitif.Une fois de plus, le contexte de crise est avancé. Or, la demande d’acier ne cesse d’augmenter à travers le monde, et l’entreprise a engrangé 10 milliards de dollars de bénéfice net pour l’année 2011 et près de 33 milliards depuis 2007, avec une fortune personnelle de M. Mittal estimée à 80 milliards de dollars ! Vous avez dit crise ?

Dans une Europe où subsistent encore quelques acquis sociaux, ArcelorMittal préfère aller produire là où la main-d’œuvre est moins coûteuse et plus docile (Kazakhstan, Inde ou encore Brésil où l’exploitation minière contribue au massacre de la forêt amazonienne).

Les attaques que subissent les salariés de Florange ne font que s’ajouter à toutes les autres vécues par les travailleurs européens du groupe : 600 personnes en chômage partiel au Luxembourg depuis juin, 3 000 emplois en sursis en Belgique après la fermeture de deux hauts-fourneaux à Liège, 290 personnes en Espagne après la fermeture du laminoir de produits longs à Madrid… Partout la direction laisse les travailleurs dans le flou et les rumeurs s’installer : redémarrera, redémarrera pas ?

Et à qui cette entreprise « en crise » fait appel pour payer ses salariés ? Aux États, avec notre argent public !L’ampleur internationale des attaques actuelles, qui ne vont pas s’arrêter de sitôt, doivent être l’occasion d’une mobilisation au-delà des frontières nationales. Le 7 décembre dernier a été l’occasion d’une journée d’action européenne avec l’arrêt de la production sur l’ensemble des sites européens. Cette action est un pas dans la bonne direction mais ne suffira pas si la lutte n’est pas maintenue dans le temps. C’est toute la logique capitaliste du mode de production qui doit être revue à travers un combat qui ne pourra être qu’internationaliste. N’attendons pas quelque élection pour croire que M. Mittal fléchira. Ni la droite ni la gauche institutionnelle ne se sont opposées un jour à l’économie de marché. C’est en se réappropriant aujourd’hui l’outil de production que nous reprendrons nos vies en main : que voulons-nous produire, par qui, comment, en quelle quantité ?

Nous poursuivrons dans les mois à venir notre action devant les sites d’ArcelorMittal, en France comme au Luxembourg.

Travailleurs de Florange, Liège, Luxembourg, Madrid… Unissez-vous !

Comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg