Publié le Mercredi 30 septembre 2020 à 22h48.

Au CCSE de Renault, tous les syndicats disent non au au plan d’économies

Au Comité Central Social d’Entreprise qui s’est tenu mardi, CFE-CGC, CFDT, FO et CGT – soit tous les syndicats représentés – ont émis un avis défavorable au plan d’économies présenté par la direction en mai dernier. Ce plan prévoit 2,15 milliards d’euros d’économies et 15.000 suppressions de postes, dont 4.600 en France. L’avenir de certains sites industriels est en suspens. Et la direction prévoit déjà de fermer le site de recyclage de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et d’arrêter d’assembler les véhicules à Flins (Yvelines).

Ce vote est un changement par rapport aux acceptations des plans de compétitivité et de suppressions d’emplois auxquelles nous avait habituées « l’alliance » CFDT, FO et CFE-CGC. Sauf que maintenant, il faudrait passer des communiqués de presse aux actions effectives. L’annulation par la CGT, sous prétexte du COVID, du rassemblement prévu ce mardi lors de la réunion du CCSE est à cet égard un mauvais signal pour la lutte nécessaire contre le plan de Renault, les fermetures d’usines et les suppressions d’emplois. Pour gagner, c’est la lutte, tous ensemble, dans l'ensemble de la branche, et plus largement encore, qu’il faut préparer, en refusant le piège du « dialogue social ».

DE-MEO-LITION

Luca De Meo a fait sa rentrée avec une série de vidéos sur l’Intranet où il « partage sa vision pour la relance du groupe ». Mais le nouveau Directeur Général de Renault, aux six millions d’euros de salaire annuel, ne brille pas par son originalité. En guise de « Renaulution » – le slogan du nouveau patron de Renault – il compte « faire dans les cinq ans à venir, ce que PSA a fait les cinq dernières années ». Et qu’a fait PSA ? Des milliers de suppressions d’emplois, la fermeture des sites d’Aulnay, Saint-Ouen et La Garenne, bientôt 10 000 emplois supprimés chez Opel (soit un quart des effectifs)… Selon un document interne, le nouveau directeur général de Renault annonce que le groupe pourrait réaliser d'ici 5 ans près d'un tiers de son activité en dehors du secteur automobile traditionnel. Alors, la « Renaulution » de De Meo, c’est surtout la relance de la démolition des emplois.