Grosse émotion ce lundi devant le tribunal et sur les sites où ces salariés avaient travaillé, après l’annonce du résultat du tribunal condamnant la SNCF pour discrimination à l’égard des plus de 800 cheminots d’origine marocaine.
Cette condamnation vise l’exécution du contrat de travail et les droits à la retraite. La SNCF est condamnée à verser des dommages et intérêts à hauteur 150 000 et 230 000 euros aux travailleurs marocains embauchés massivement au cours des années 70 dans le cadre de statuts de droit privé, en application d’une clause de nationalité.
Privé de statut...
Ce statut discriminant avait pour conséquence de maintenir ces salariés dans des conditions de travail particulièrement dures avec des salaires de misère. Il s’agissait d’un contrat à durée indéterminé de droit privé pour « travailleur étranger » interdisant à ces salariés, essentiellement originaires du Maroc, d’accéder au statut administratif de « cadre permanent » ou d’« agent au statut », plus avantageux et accessible aux seuls Français (et, depuis peu, aux ressortissants de l’Union européenne) de moins de 30 ans.
En fait, il s’agit d’une situation qui, selon la Ligue des droits de l’homme, concerne des travailleurs et des travailleuses en grand nombre toujours en attente de décisions de justice. La SNCF fera bien entendu appel, mais ce premier succès est un encouragement.
Correspondant