Publié le Samedi 4 janvier 2014 à 09h46.

Dentressangle : en grève pour les salaires

Comme chaque année en décembre se sont tenues les négociations annuelles obligatoires (NAO) chez Norbert Dentressangle (30 000 salariéEs dans le monde, 4e groupe européen de logistique). 

L’an dernier, l’augmentation de salaire avait été de 1,3 %, 23 euros brut par mois… alors que la société avait affiché une hausse du bénéfice net de 18,5 % en 2012 par rapport à 2011 et une hausse de 20 % du montant des dividendes versés aux actionnaires ! Depuis 2000, le montant de ces dividendes a plus que triplé. La « crise » ne touche manifestement pas tout le monde, mais c’est pourtant l’argument utilisé pour imposer les bas salaires, des horaires infernaux et l’emploi massif d’intérimaires qui occupent des postes permanents.

Vent de colèreCette année, les ouvrierEs se sont invitéEs dans la partie, par un mouvement de grève qui a touché l’ensemble du groupe en France, sans que cette grève ait été spécialement coordonnée. Cela traduit une réelle colère et exaspération des salariéEs de l’entreprise qui, site par site, ont décidé de se mettre en grève sans attendre un appel syndical à suivre ou sans s’y limiter.Dans l’Essonne, sur le site de Tigery où il n’y avait eu qu’une seule journée de grève depuis sa  création il y a une dizaine d’années, nous avons fait grève deux jours, malgré les injonctions de FO, le syndicat majoritaire sur le site qui appelait à reprendre le travail après deux petites heures de débrayage, et qui s’est désolidarisé officiellement du mouvement auprès de la direction.Dix jours plus tard, la force du collectif n’est pas retombée, malgré l’absence d’avancées au niveau des NAO. La libération de la parole, le dépassement de la peur de la hiérarchie et du chantage à l’emploi se font encore sentir. La direction multiplie les pressions contre les grévistes : certains sont considérés en absence injustifiée et non en grève ; à d’autres qui ont le courage désormais de refuser les heures supplémentaires abusives, elle essaie de faire croire qu’ils seront sanctionnés pour abandon de poste. Mais ces tentatives d’intimidation ont pour seul effet d’exciter l’impatience des salariéEs, de recréer un espace émancipateur comme celui que nous avons vécu, avec comme perspective d’inverser dans la durée le rapport de forces et de nous faire respecter de notre direction.

Correspondant