Publié le Mercredi 24 mars 2021 à 16h54.

Fonderie de Bretagne (ex SBFM) à Caudan (56) : «on lâche rien !»

La lutte des ouvrierEs de la Fonderie de Bretagne, à Caudan près de Lorient, pour sauver leur outil de travail, a connu un épisode très fort le 23 mars ! Cette entreprise, ex SBFM, est bien connue des militantEs bretonNEs du NPA, pour avoir, en 2009, sous la houlette de Pierre Le Ménahès, connu une lutte très dure, pour le maintien de l'entreprise et de l'emploi. Les travailleurs avaient alors obtenu le rachat de la boîte par Renault, principal donneur d'ordre...

La lutte continue !

Ce mardi, nous étions donc, selon la presse locale, un millier assembléEs devant les grilles de l'usine fermée du fait de la grève des 350 ouvrierEs qui travaillent sur le site. Encore une fois, il s'agit de sauver l'outil de travail face aux menaces de liquidation par le groupe Renault, qui veut « vendre » une usine qu'il ne juge pas assez rentable. Renault s'appuie sur une « étude économique », et peu importent les efforts consentis par les salariéEs, et l'étude alternative commanditée par la CGT qui arrive à des conclusions opposées : circulez, il n'y a plus rien à voir, Renault veut vendre !

Un soutien très large !

Dans son discours, Gérard, du NPA Kemper, qui porte le soutien aux travailleur/euses de nos porte-parole, parle d'une grosse arnaque, et résume bien l'état d'esprit des grévistes et de celles et ceux qui sont là pour les soutenir ! Et iels sont nombreuses/eux ! Accueillis par la CGT de la Fonderie, défilent à la tribune, montée sur deux palettes, au milieu des drapeaux flottant au vent, des représentants de la CGT 56, de la CGT métallurgie, des représentants des usines Renault Cléon, Le Mans, Flins, du centre de Lardy et du syndicat SUD du technocentre de Guyancourt. Dans la foule qui les écoute, des dockers du port de Lorient, des personnels de santé, des syndicalistes de Solidaires et de la FSU, des syndicalistes de la CGT PSA de Rennes, et un grand nombre de militantEs de la FI, du PCF, de l'UDB, de LO, du POI et du NPA. Les accents un peu « fabriquons français » de Fabien Roussel, du PCF, semblent un peu décalés avec la plupart des déclarations qui en appellent à la solidarité internationale des travailleurs. Par contre, Alexis Corbières, de la FI, prononce une courte allocution unitaire et combative, et lance un vibrant « cette usine, elle est à vous ! » qui exprime bien le sentiment général : l'argent public déversé au fil des ans ne devrait pas permettre au patron de n'en faire qu'à sa guise, et les travailleur/euses devraient pouvoir décider !

Des semaines décisives.

Maintenant, il va falloir que cette journée, et le superbe élan de solidarité qui s'est exprimé, ne restent pas sans lendemain. Que la Fonderie s'appuie sur les traditions de lutte de la SBFM pour gagner ! Le camarade du NPA a conclu sur l'enjeu de la phase suivante : la nécessité « d'ancrer la lutte au sein de la Fonderie, les résistances locales, par sites, par groupes, sont indispensables, mais face à ces attaques globales, la mise en commun des mobilisations est un objectif vital, avec les autres fonderies, avec les autres Renault, avec les SAM de Decazeville, les Bosch de Ridez, et bien d'autres ». Et comme le dit un syndicaliste du site de Guyancourt à un journaliste : « Il faudrait une mobilisation de tout le monde de touTEs les salariéEs, un mouvement général, national, c'est ça qui pourrait faire reculer le gouvernement, reculer le patronat ! Il y a du fric, il y a de l'argent, et il faut que cet argent il serve à sauver les emplois ! »