Publié le Samedi 19 juillet 2014 à 04h17.

Ford Blanquefort (33) : riposter face aux nouvelles menaces

On s’en doutait depuis longtemps et cela vient d’être confirmé : Ford abandonne l’objectif de préserver les 1 000 emplois minimum...

C’est notre mobilisation qui avait poussé Ford à reprendre son usine, vendue 18  mois plus tôt à un repreneur bidon, puis à maintenir tous les emplois. Pas gratuitement car la multinationale multimilliardaire recevait des pouvoirs publics, en échange de cet « engagement », un paquet cadeau de 35 millions d’euros d’« aides » diverses.Depuis 3 ans, de nouvelles activités se sont bien mises en place, mais sans jamais occuper tout le personnel, loin de là. Nous avons subi de longues périodes de chômage partiel et ce n’est pas fini ! Pourtant un accord signé en mai 2013 entre Ford, le préfet et les collectivités territoriales, garantissait du travail pour 1 000 emplois (nous sommes 1 050 actuellement) dès 2014 et au moins jusqu’en 2018. Ford, qui se refuse à rendre des comptes, a visiblement bluffé, et les pouvoirs publics se sont laissés « bizarrement » anesthésier, répondant à nos alertes qu’ils seraient vigilants. 

Une nouvelle montée des Ford à ParisDepuis quelques semaines, nous avons essayé de relancer la mobilisation tant les menaces se précisaient. Rencontre avec le préfet, manifestation à Bordeaux, ainsi que la perspective d’une nouvelle manif au Mondial de l’auto à Paris en octobre. Du coup, les dirigeants de Ford Europe ont commencé à gesticuler et sont venus à Bordeaux, précipitamment. D’abord pour rencontrer les pouvoirs publics, puis les syndicats. Et ils se sont enfin dévoilés : fini les 1 000 emplois, sans plus d’objectif chiffré, en échange d’éventuelles nouvelles transmissions à fabriquer dans les années qui viennent... Une nouvelle appréciée de façon étonnante par les pouvoirs publics et amplifiée par certains médias, mais qui ne rassure en aucun cas les salariés. Car en vérité, la parole de Ford n’a pas de valeur. L’heure est bien à la bataille. Or l’ambiance est fataliste, les collègues dispersés et « démobilisés » par 3 années de chômage partiel. Dans ces conditions difficiles, l’équipe militante CGT prépare la manifestation à Paris, cumulant les handicaps mais convaincue qu’il faut riposter maintenant, pour faire entendre notre colère, pour mettre la pression sur Ford en montrant qu’on n’abandonne pas la résistance. Il faut bien sûr convaincre les collègues, essayer de les « réveiller ». Un gros défi, mais nous n’avons rien à perdre. En tout cas, rendez-vous est donné le samedi 4 octobre sur le stand Ford du Mondial de l’auto.

Philippe Poutou