Publié le Vendredi 28 mars 2014 à 17h07.

Gallois, le « choc de compétitivité »

Hollande et le président chinois Xi Jinping ont signé le 26 mars 2014 l’accord qui va consacrer l’arrivée de l’État français et de Dongfeng dans le capital de PSA... Alors que la mondialisation de l’économie et le pouvoir des multinationales s’amplifient, les États constituent encore l’assurance tout risque des plus grandes firmes comme des banques. Ce n’est pas nouveau : le sauvetage de General Motors aux États-Unis avait aussi mobilisé Obama et nécessité des milliards de dollars.Du côté de la droite et du Medef, c’est silence radio, ils sont trop contents aujourd’hui que le gouvernement sauve la mise de la famille Peugeot. Pour eux, la propriété privée est à défendre lorsqu’elle rapporte des profits aux actionnaires, les pouvoirs publics étant là pour socialiser les pertes, c’est-à-dire les faire rembourser par les impôts de la population. La référence General Motors, vantée entre autres par Montebourg, c’est la « nationalisation temporaire ». Aux pouvoirs publics de restructurer à coups de suppressions d’emplois et de fermetures d’usines pour transmettre une entreprise rentable à des actionnaires privés. Le gouvernement en première ligneCette tâche est confiée à Louis Gallois. Il a été en 2012 auteur du rapport commandé par Hollande sur le choc de compétitivité. Baisser le coût du travail en exonérant le patronat de 30 milliards d’euros de cotisations, ce fut une première contribution à l’actuel Pacte de responsabilité. Le parcours de Louis Gallois est différent de celui des rentiers de la famille Peugeot, mais la politique qu’il défend et qu’il a déjà mise en œuvre est celle de la soumission aux impératifs de la compétitivité capitaliste. Dans l’univers automobile européen en crise, cela implique encore davantage de restructurations.Le gouvernement se retrouve aujourd’hui actionnaire de PSA et de Renault, à hauteur dans les deux cas d’environ 15 %. Il soutient et vote pour Ghosn, Gallois ou Tavares. Le gouvernement est maintenant en première ligne : pas d’intermédiaire, les salariés de l’automobile savent maintenant qui sont les responsables et contre qui ils vont devoir se mobiliser tous ensemble !Jean-Claude Vessillier