Jeudi 18 novembre dans la soirée, la direction de Calberson Île-de-France, représentée par la directrice de l’agence de Gennevilliers, et le « comité représentant l’ensemble des salariés grévistes », représenté par 3 grévistes dont 2 sont aussi délégués CGT, ont signé le protocole de fin de conflit, avec reprise du travail lundi 22 novembre.
Augmentation de 4 % pour tous les salaires, portée à 5 % pour un salaire de base égal ou inférieur à 1 800 euros et versement en primes de 600 euros sur le salaire de novembre. La direction s’engage à ne notifier aucune sanction aux salariéEs grévistes « pour des faits en lien avec la présente grève ». « À titre exceptionnel », possibilité est donnée aux salariéEs grévistes de poser des jours de congé de récupération pour la période du 24 octobre au 4 novembre. Les jours de congé ne seront pas payés mais n’impacteront pas les calculs de l’intéressement et du 13e mois, ni pour l’acquisition de droits à jours de congé.
Cinq semaines de grève et une victoire
Ces 5 semaines de grève, commencée le 17 octobre, s’achèvent donc par une victoire ! Certes, les revendications de départ n’ont pas été satisfaites : 150 euros d’augmentation pour touTEs, salaire d’embauche à 2 000 euros, et 100 euros de hausse supplémentaire. L’objectif était néanmoins difficile à atteindre en l’absence d’extension sur les autres sites du groupe.
Même seuls en lutte sur le groupe, les grévistes de Gennevilliers ont réussi à faire plier la direction qui ne voulait pas entendre parler d’augmentation des salaires avant l’ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO) en janvier. Elle se voulait inflexible… Mais la grève n’a pas failli ! Les pertes financières du groupe ont atteint 1 million en octobre et les tentatives de contourner Gennevilliers ont échoué : retards de livraison, disparition de colis, des gros clients comme une célèbre marque de pièces détachées automobiles qui commencent à aller voir la concurrence, et la période de pointe de trafic des fêtes qui se rapproche. Contrainte et forcée, la direction Geodis a dû lâcher ces augmentations, justifiant piteusement son recul en déclarant au journal le Parisien : « le dialogue social a permis une résolution du conflit dans l’intérêt des salariés et de l’entreprise ».
Sous le ridicule de cette déclaration perce une réalité : le « dialogue social » n’est qu’un bras de fer permanent entre exploitéEs et exploiteurs.
Les grévistes ont bien conscience que cette grève n’est qu’une étape, qu’il faudra aussi gagner pour les salaires de 2023. « Dans un peu plus d’un mois, on a le second round », a précisé au même Parisien Mouloud Sahraoui, secrétaire de la CGT Geodis.
Confiance dans l’action collective
Au cours de cette lutte, les grévistes ont renforcé leur confiance dans l’action collective pour imposer le respect. Cette confiance se traduit en dizaines d’adhésions au syndicat parmi les nouveaux embauchéEs. La sympathie, l’écho médiatique et la solidarité manifestée par nombre d’éluEs et d’organisations du mouvement ouvrier, dont le NPA, ont contribué évidemment à mettre la pression sur la direction de Geodis. Les nombreux versements à la caisse de grève ont permis de renforcer le moral des grévistes. Pour que la victoire soit encore plus belle et joyeuse, il faut un dernier effort en envoyant un chèque à la caisse de grève et en participant à la fête de la victoire !
Caisse de grève : chèques à l’ordre du syndicat CGT Geodis, UL CGT de Gennevilliers, 3 rue Lamartine, 92230 Gennevilliers.
Fête le vendredi 25 novembre à partir de 20 h à l’espace Gallieni, 48-50 avenue Louis-Roche, Gennevilliers. 21 h 30 : Pulsasion et Sonora de Luchar.