Le lundi 26 juin, les travailleurs de GM&S, sous-traitant automobile, étaient amenés à se prononcer en assemblée générale sur la poursuite de leur lutte (voir articles précédents).
Face au gouvernement et aux constructeurs qui restent sourds aux légitimes revendications des salariéEs, face à l’unique repreneur GMD (autre équipementier automobile) qui ne veut poursuivre l’activité qu’avec 120 salariéEs sur les 240 emplois demandés par les ouvrierEs de GM&S, et face à l’ultimatum imposé par le tribunal de commerce de Poitiers pour le 30 juin, c’est avec rage et colère que 85 % des travailleurs ont accepté une solution de compromis consistant à continuer à se battre pour porter à 180 le nombre de salariéEs repris et 150 000 euros d’indemnités de départ pour celles et ceux qui ne conserveraient pas leur emploi.
Toute la semaine, ils ont fait le maximum de rencontres, de réunions, à tous les niveaux pour faire aboutir leurs demandes, enflammant une machine à souder pour mettre la pression devant le cynisme affiché envers les futurs licenciés. L’État ne promet que des formations... alors qu’il n’y a pas de boulot dans la région ! La préservation de l’emploi n’est pas le souci des différents interlocuteurs, en témoigne le triste et scandaleux épisode des bâtiments.1
Escroquerie en bande organisée
Les anciens dirigeants d’Altia, anciennement GM&S, qui avaient pillé l’usine à leur profit et sont depuis 2014 poursuivis pour abus de bien sociaux, avaient créé une SCI (société civile immobilière) qui avait racheté l’usine de La Souterraine en 2009 pour 250 000 euros... et faisait payer au groupe Altia puis GM&S un loyer de 25 000 euros par mois ! Une véritable escroquerie !
Le potentiel repreneur GMD refuse, lui, de payer ce loyer exorbitant. Alors l’État, qui sait envoyer sa police contre les travailleurs en lutte, ne fait rien contre ces escrocs et demande à l’intercommunalité de La Souterraine de racheter à cette SCI terrain et bâtiments... pour un million d’euros ! Ce même gouvernement qui ose demander aux travailleurs de « rester calmes »...
Le 30 juin, le tribunal de commerce de Poitiers a prononcé la liquidation de l’entreprise avec poursuite de l’activité jusqu’au 21 juillet, le temps de finaliser la reprise par GMD. Pour les travailleurs, en lutte depuis 8 mois pour sauver leur emploi, c’est le coup de massue. Mais étourdis et pas assommés, ils ont décidé de poursuivre le combat et de mettre à profit ce délai supplémentaire pour arracher le maximum d’emplois. Ils projettent pour mercredi 5 et jeudi 6 juillet une action sur Paris. Leur colère doit aussi être la nôtre, car leur combat nous concerne touTEs. Ne les laissons pas isolés !
Correspondant
- 1. Voir l’article du 22 juin dernier sur Mediapart.