Le jugement concernant les 8 ex-Goodyear sera rendu par la cour d’appel d’Amiens ce mercredi 11 janvier. Un rassemblement est organisé devant le tribunal pour les soutenir et venir chercher avec eux le seul jugement admissible : la relaxe.
Le lourd verdict rendu il y a un an (deux ans de prison dont neuf mois ferme) avait déclenché une riposte exceptionnelle tant syndicale que politique. Après le large soutien apporté aux « tombeurs de chemise » d’Air France, cette colère avait contribué à changer l’ambiance plombée par les reculs sociaux passés sans riposte et par les attentats. Lors de l’audience en appel en octobre, l’avocat général n’avait requis « que » de la prison avec sursis.Depuis, le jugement des salariés d’Air France s’est conclu par un verdict moins accablant : trois peines de prison avec sursis et deux relaxes. Pour les dockers du Havre, arrêtés pour violence lors d’une manifestation contre la loi travail le14 juin, le tribunal a rendu en décembre un verdict de relaxe pour l’un et six mois de prison avec sursis et 1200 euros d’amende au titre de dommages et intérêts pour l’autre.
Refuser la répression, continuer les mobilisations
Plus récemment, Pierre-Alain Mannoni, enseignant-chercheur du CNRS poursuivi pour avoir covoituré trois migrantes venues d’Italie, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nice, alors que le procureur avait requis six mois de prison avec sursis. Pour Cédric Herrou, accusé d’avoir aidé 200 migrants en situation irrégulière, le procureur a demandé six mois de prison avec sursis. Vendredi dernier, le militant CGT du Val-de-Marne, poursuivi pour violences lors d’une manifestation en juillet, a été dispensé de peine à défaut d’être relaxé. Et Hollande a finalement gracié Jacqueline Sauvage...Dans ces semaines « ambiancées » par les primaires et autres joutes électorales, les juges, en toute indépendance, seraient-il priés de lever le pied ? Quel que soit le résultat à Amiens mercredi 11 janvier, les mobilisations contre la répression de celles et ceux qui refusent la régression sociale, le racisme et les attaques contre les migrantEs, ne doivent pas faiblir.
Robert Pelletier