Le 6 février dernier, Total annonçait la vente de sa filière engrais, GPN, à Borealis, un groupe chimique basé en Autriche et détenu majoritairement par l’International Petroleum Investment Company (IPIC) d’Abu Dhabi.Depuis, la CGT a cherché à alerter les salariéEs pour éviter que l’histoire de Petroplus ne se répète chez GPN, et à mobiliser pour arracher des garanties à Total et à l’État : garanties sur des conditions de travail correctes, dans des installations remises en état pour ne pas mettre en danger la santé et la sécurité des salariéEs et des populations, garanties de reprise des salariéEs par Total en cas de suppressions d'emplois.
Gagner du temps ?Pour une cession, les instances représentatives des salariéEs (CCE, CE, CHSCT) sont simplement informées et consultées, mais c'est « cause toujours », quelle que soit leur avis, la procédure suit son cours… Cependant les organisations syndicales peuvent demander, et aller chercher, des informations sur les intentions de leur futur patron… et peuvent refuser de rendre leur avis tant qu'elles considèrent qu'elles n'ont pas tous les éléments.Ce temps aurait pu être mis à profit pour construire le rapport de forces et obliger Total à s'engager. C'est ce qu'a proposé la CGT avec les expertises, l'appel à la grève… Mais, pressé de vendre, Total a obtenu que CGC, CFTC et CFDT rendent un appel, en échange d'une prime de cession de 3 000 euros par salariéE.La direction met tous les moyens pour expliquer que ce sera beaucoup mieux avec Borealis, qui réussira à faire ce que le « petit groupe Total » n’a jamais réussi à faire : fiabiliser les installations et les faire marcher dans les conditions de sécurité optimales. Ce refrain, d’autres l’ont entendu : les salariéEs de Kem One (ex-Arkema, ex-Total) ou de Petroplus (ex-Shell)… Il est certain que les salariéEs ne peuvent pas faire confiance à des directions qui leur ont trop mentis, les ont trop méprisés.
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