Depuis le 27 décembre, le personnel paramédical des Urgences de l'hôpital Saint-André à Bordeaux, est en grève dans le cadre d'un préavis déposé par l'intersyndicale SUD, CGT et FO. La fermeture des Urgences de cet hôpital de centre ville, un des 3 sites du CHU, a été annoncée par la Direction pour 2021.
Depuis 2012, les fermetures de services et de lits s'enchainent, vidant Saint-André de ses soignants.
Depuis 2 ans, la dégradation des conditions de travail des quelques 80 soignants des Urgences s'accélère : alternance jour/nuit imposée ; sous effectif quotidien ; appels à des heures indues pour venir remplacer un collègue arrêté ; départs de titulaires remplacés, quand ils le sont, par des contractuels ; impossibilité de tuiler les nouveaux ; contractuels corvéables, menacés de non renouvellement s'ils refusent de travailler 7 week-end d'affilée, passage de nuit contraint sans prime car le CHU de Bordeaux refuse de verser la prime de nuit aux contractuels...
À cela, s'ajoute la situation globale du service de santé public : services d'urgence des cliniques privées se permettant de refuser des patients régulés par le 15 car non rentables en terme de T2A ; patients finalement hospitalisés dans le privé, faute de lits sur le CHU...
Les revendications sont : un effectif permettant d'assurer un service public digne de ce nom avec le recrutement de 7 agents ; des trames de plannings fixes pour une amélioration des conditions de vie ; l'arrêt de l'alternance jour/nuit ; des recrutements à chaque départ et la titularisation des contractuels.
Tous les agents du service sont grévistes sauf les contractuels (20% de l'effectif).
D'abord reconductible, la grève est illimitée depuis le 5 janvier et le préavis a été étendu à tout le site.
Les agents en lutte souhaitent fonctionner en autonomie et sans délégation, dans les limites autorisées par la réglementation. Ils ont imposé l'intersyndicale aux OS et produisent les tracts et les communiqués destinés aux collègues, aux usagers ou à la presse. Ils veulent étendre le mouvement aux autres sites du CHU et travaillent à faire le lien avec les luttes en cours au SAMU/SMUR et service de réanimation du site de Pellegrin. Ils se confrontent aux difficultés matérielles que cela présente en terme de capacité à se mobiliser quand les grévistes sont le plus souvent assignés et que tout doit se faire après le service. Pour la majorité des agents, cette mobilisation est aussi une première et ils découvrent chaque jour les réalités d'un mouvement de grève, aussi bien l'organisation collective que la répression.
L'administration de l'hôpital, à qui incombe l'organisation de la continuité des soins, prend en effet des libertés avec les procédures d'assignation. Les agents sont assignés à domicile, par voie d'huissier, sans remise en main propre, les avis de passage laissés dans les halls d'immeubles, piétinés et déchirés par les pas mouillés des voisins. Chaque agent non assigné de manière réglementaire a exercé son droit de grève en ne se présentant pas au travail. D'habitude indifférente au sous effectif, l'administration a réagi par des intimidations et des menaces téléphoniques. Puis elle a réglé le problème en assignant de manière abusive, au delà de l'effectif minimum, entravant le droit de grève des agents. Les médecins solidaires et grévistes ont eux aussi subi des intimidations de la part de leur hiérarchie.
Une réunion est prévue avec la direction le mardi 9 janvier.
Le piquet se tient au 1 rue jean Burguet, devant l'hôpital, à partir de midi.
Correspondante
Pétition papier et en ligne : https://www.mesopinions…
Cagnotte : https://www.leetchi.com/…