Les bagagistes de la société OFS (groupe WFS) observent des mouvements de grève depuis le 24 décembre. Pour des hausses de salaire, suite à la dernière réunion le 21 décembre de NAO (négociation annuelle obligatoire), la direction ne proposant que 0,4% d’augmentation pour l’année.
Le travail des bagagistes est très dur, en équipe matin-soir 7/7j, charger et décharger les bagages pour les avions de Transavia, Aigle Azur et Norvegian : trois compagnies aériennes low cost basées à Orly, dont Transavia, filiale 100% Air France. Ils sont donc partis en grève à plus de 90% sur environ 200 salariéEs, à l’appel de Sud Aérien, Fo et l’Unsa. Deux heures et demi de grève le matin, de 5h30 à 8h, lors de la pointe de trafic, et l’après-midi de 15h à 17h30.
Tentatives de briser la grève
Les bagagistes sont soumis à la loi Diard, qui oblige à se déclarer gréviste 48h à l’avance, soi-disant pour négocier, mais qui est en fait utilisée par les patrons pour essayer de remplacer les grévistes. Le premier jour, c’est une autre société qu’OFS a fait intervenir. Mais cela n’a duré qu’une journée, les salariéEs de la société refusant de revenir briser la grève.
C’est donc par le biais de cadres et d’intérimaires que la direction essaie de maintenir l’activité. Mais la grève est massive et les retards d’avions se multiplient, entraînant le non paiement de la société par les compagnies aériennes qui voient leur activité désorganisée dans une période où leurs avions volent beaucoup.
Les avions sont en retard, et les passagers touchés par les délais de livraison de leurs bagages, tard dans la soirée. On a vu ainsi les passagers exaspérés organiser une manifestation et rentrer dans la zone bagages pour aller les récupérer. Cette zone est pourtant prétendument sécurisée et interdite… L’inspecteur du travail est venu constater les infractions à la loi : emploi de cadres et d’intérimaires d’autres établissements.
Le mouvement se poursuit donc, et la direction à proposé de payer la grève si les salariéEs reprenaient le travail, tout en élaborant une nouvelle note imposant aux salariéEs des heures supplémentaires le soir pour rattraper le déchargement des avions. Ce qui ne règle pas grand-chose… La direction propose une négociation le 15 janvier.
Contagion ?
Une autre société de bagagistes, Alyzia, opérant également à Orly-sud, mais pour d’autres compagnies, a de son côté cédé à plusieurs revendications de ses salariéEs (maintien des avantages de leur convention collective Samera qui a fusionné avec la convention collective du transport aérien), de peur qu’ils et elles ne se mettent également en grève.
En parallèle, les mécanos de piste Air France poursuivent leur mouvement de grève, eux aussi pour les salaires, à l’appel de Sud Aérien, les autres syndicats attendant les négociations. La direction propose là aussi une réunion le 15 janvier.
En réponse au dépôt d'unn préavis de grève déposé par les 3 syndicats de pilotes d’Air France à Orly, suite aux menaces de sanctions contre un commandant de bord refusant de partir en mode dégradé, la direction a annulé tout idée de sanction.
Bref, l’ambiance monte dans l’aérien. Dans une industrie où les profits sont énormes et en progression constante, les salariéEs en ont assez d’être les sacrifiés.
Jet Aelys