Publié le Mardi 18 octobre 2016 à 23h26.

Hollande à Florange : « Un président ne devrait pas dire ça… »

La visite de François Hollande à Florange ce lundi 17 octobre aura été un non-événement. Perché sur le toit de la camionnette intersyndicale, il s’était engagé, lors de la campagne présidentielle de 2012, à faire voter une loi prévoyant que « quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production, elle soit obligée de la céder à un repreneur [afin de ne pas être] démantelée. (…) Je viens devant vous prendre des engagements (...) Je ne veux pas me retrouver dans la situation d’être élu un jour sur une promesse et ensuite de ne pas revenir parce qu’elle n’aurait pas été tenue ». Et Montebourg, alors ministre du Redressement productif, précisait quelque semaines plus tard : « Sans cette loi, nous ne sommes bons qu’à gérer des plans sociaux. (…) L’éventualité d’un contrôle public, même temporaire [du site A de Florange] doit faire l’objet d’une étude sérieuse par le gouvernement »...

Chaque année, Hollande s’est effectivement rendu à Florange... devant un public d’autant plus clairsemé qu’il était trié sur le volet pour éviter les accueils trop peu chaleureux. Cette année, la visite fut encore plus discrète si ce n’est un déploiement policier massif. Quelques heures de rencontre avec la direction, hors de la vue des salariéEs et même des médias. Chaque année, il a défendu la réalité d’une politique qui accompagne, encourage, consolide juridiquement les restructurations.

Ainsi, chez Alstom, chez PSA, le gouvernement n’est « bon » qu’à gérer des plans sociaux. Une politique qui, malgré les milliards versés aux patrons, n’a permis qu’une hausse continuelle du chômage. Une politique qui permet aux patrons de doubler leurs « salaires » pendant que la misère et la précarité progressent constamment sous ce gouvernement prétendument de « gauche ». Et pour assurer la paix sociale, une politique de répression illustrée par les condamnations des salariés d’Air France, de Goodyear et des dizaines de manifestants contre la loi travail. Des attaques qui doivent susciter des ripostes qui n’attendront pas avril 2017.

Robert Pelletier