Publié le Dimanche 14 février 2016 à 14h17.

ID Logistics (Essonne) : Licenciés pour fait de grève !

Jeudi 4 février, à l’occasion de la journée de solidarité avec les Goodyear, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a participé à Lisses au rassemblement de soutien aux 35 licenciés pour fait de grève de l’entreprise ID Logistics.

Il ne s’agit pas d’un petit patron mais d’un groupe mondial spécialisé dans la logistique : 200 sites dans le monde, 874 millions d’euros de chiffre d’affaires, 13 000 salariéEs.

Le conflit avait démarré le 7 décembre dernier contre la remise en cause d’une prime de productivité au nom de prétendues difficultés du site... L’ensemble des organisations syndicales – CGT, CFDT, FO et CFTC – ont participé au mouvement de la quasi-totalité des 130 opérateurs de la plateforme logistique qui travaille pour le groupe Intermarché.

Connivence justice-patronat

Dans ce site qui tourne en 3×8, le mouvement a débuté spontanément une nuit, après l’annonce par les chefs d’équipe d’une baisse brutale de la prime de productivité. Alors qu’ils touchaient 9 euros par jour pour 135 colis par heure, et 30 euros pour 160 colis par heure, les salariés toucheraient à partir du 1er janvier seulement 20 euros pour 160 colis par heure, soit une perte de 9 ou 10 euros par salarié et par jour.

La seule réponse de la direction a été d’assigner les grévistes au tribunal pour les faire expulser. Dans un premier temps, la justice a débouté la direction. Puis, sur requête de l’employeur, elle a déclaré la grève illicite pour « entrave à la liberté de commerce et d’industrie », ainsi qu’une évacuation immédiate du piquet de grève par la police.

Dans la foulée, la direction a déclenché une procédure de 35 licenciements pour faute lourde englobant ainsi tous les élus et mandatés de l’entreprise ! La connivence justice-patronat est évidente.

Des procédures juridiques sont engagées, une pétition a été lancée, et la solidarité s’organise, bien que la CGT tienne à s’en assurer l’exclusivité...

Correspondant