L’avalanche de plans « sociaux » prévus et programmés avant les élections présidentielles se répand à l’ensemble des branches. Le gouvernement au travers du rapport Sartorius affirme que la fermeture du site d’Aulnay est inévitable, contestable tout en se contentant prôner le dialogue social pour entériner la fermeture et les licenciements et en suggérant de plutôt fermer... PSA Madrid !Partout, des résistancesLes mobilisations des salariéEs ne faiblissent pas. Celles et ceux de Technicolor étaient près de 300 rassembléEs devant le siège d’Issy-les-Moulineaux jeudi dernier. Ceux de Plysorol occupent l’usine de Magenta (Marne) pour protester contre la liquidation l’entreprise et défendre la possibilité de reprise sous forme de Scop. Les Ford manifesteront samedi 29 septembre au Mondial de l’automobile pour que la direction du groupe entende bien qu’ils restent vigilants. Chez Sanofi une journée de grève est prévue le 13 septembre. Ceux de Doux, de Fralib, d’Arcelor, d’Air France ou de TRW, ne baissent pas les bras.Mais jusqu’à maintenant ces luttes restent trop isolées. L’échelonnement des attaques patronales ne favorise pas une riposte globale. Les moyens et les habitudes manquent pour franchir des centaines de kilomètres qui séparent les entreprises en luttes. Partout pèsent attentisme et résignation. L’usure du travail, la mise à l’écart professionnelle, poussent les salariéEs de plus de 50 ans à envisager le départ anticipé, la prime, la rupture conventionnelle. Les plus jeunes qui galèrent entre CDD, contrats d’intérim, temps partiels, sont convaincus que la précarité est définitivement leur lot. Pour les autres, les années de défaites, de reculs engendrent une résignation renforcée par les calamiteuses alternances gauche-droite.Construire le tous ensemblePourtant, il est clair que la crise sert de prétexte à des restructurations parfois programmées depuis des années. Les fortunes accumulées par le provocateur Bernard Arnault ou la richissime famille Peugeot montrent bien que les causes ne sont pas à rechercher du côté du coût du travail mais plutôt du coût des actionnaires.Pour vaincre les réticences, les hésitations, il faut certes débattre avec les salariéEs. Le dialogue social est une escroquerie prônée par le gouvernement et dans lequel s’engagent les confédérations syndicales.Il faut proposer des échéances claires et précises s’appuyant sur la solidarité et sur la nécessité d’un combat commun pour une cause commune : le refus de l’austérité et de ses conséquences. Sans perspectives, le danger est grand de conforter les salariéEs dans l’attentisme. Il est indispensable de mettre en avant des revendications, des mots d’ordre qui répondent à la gravité des attaques : interdiction de tous les licenciements, expropriation des patrons qui refusent de maintenir l’emploi. La réduction massive du temps de travail, l’interdiction du travail posté, de nuit, de week-end, l’amélioration des conditions de travail sont des préalables à toute discussion sur de prétendues surcapacités. La remise en cause de la dictature patronale doit aussi ouvrir la voie aux débats sur les choix de production.Chaque initiative locale doit être l’occasion de soutien, de messages de solidarité. Sanofi le 13 à Toulouse, PSA à Rennes le 15, Ford le 29 au Mondial de l’automobile sont les prochaines échéances. Le 9 octobre, la journée de mobilisation organisée par les neuf fédérations syndicales de l’industrie doit être l’occasion d’une mobilisation des entreprises en lutte, autour de l’automobile.Robert Pelletier