Publié le Lundi 31 octobre 2016 à 09h01.

La Monnaie Pessac (33) : La lutte et la solidarité, ça paie !

Face à la direction qui jouait le pourrissement de la grève, nous avons attaqué la deuxième semaine en continuant à interpeller largement pour dénoncer le licenciement illégal de notre camarade (voir article dans l’Anticapitaliste n°355).

Nous avions aussi comme objectif le comité d’entreprise du 19 octobre, qui se tenait avec le PDG sur le site parisien de la Monnaie, quai Conti. Jusque-là, il n’y avait eu là-bas que des débrayages et une journée « morte » ­plutôt confidentiels.

La veille, des camarades de la CGT de Paris sont allés distribuer des tracts à Bercy en dénonçant le licenciement et ont interpellé un conseiller social qui a reçu, dans l’urgence, une délégation de la Monnaie de Paris et Pessac… Comme quoi, la grève et sa médiatisation leur posait un gros problème !

Encouragés par cela, nous avons fait le tour des ateliers à Paris, et le lendemain, juste avant le CE, les collègues ont largement voté la grève « visible », avec piquet juste en face du Louvre ! La direction a été accueillie par des « Non au licenciement de Stéphane » et un nouveau slogan : « Tout le monde, déteste le patron »… Effet détonnant !

Exercer notre pression

Au CE, la CGT a fait une déclaration avant de le quitter. Le PDG a juste eu le temps de dire qu’il ne changerait pas d’avis, en rajoutant une « proposition » : si vous reprenez le travail maintenant, on paie quelques jours de grève, et même plus si les commandes sont faites. Les camarades de Pessac l’ont vécu comme une telle insulte qu’ils ont reconduit la grève pour le lendemain. Mais quelques minutes plus tard, le PDG annonçait que « dans l’intérêt de l’entreprise », il était prêt à une réintégration éventuelle, annonce confirmée le lendemain par le DRH à Pessac.

Grosse joie à l’AG qui a suivi. Nous sommes fiers d’avoir réussi, par notre détermination et notre solidarité, à faire plier le PDG par ces neuf jours de grève sur une décision touchant son pouvoir même. Mais surtout, nous avons appris collectivement à dénoncer sur la place publique, politiquement, à exercer notre pression… Bien des choses à retenir et discuter pour construire la convergence des luttes.

Correspondant