En août dernier, une postière de Bellac est en arrêt maladie. Pour sa convalescence, en accord avec le médecin, elle rejoint sa famille et avertit sa hiérarchie de son changement d’adresse.
Elle reçoit néanmoins à son adresse habituelle un courrier recommandé émanant de La Poste. La factrice, qui est aussi son amie, lui signale par téléphone l’arrivée de ce courrier. Ne pouvant se déplacer pour le récupérer, elle lui demande de l’ouvrir pour lui communiquer son contenu, ce que fait la factrice dans le seul but de lui rendre service, ce que nous aurions tous fait.
Mais la direction de La Poste de Bellac en fait une affaire d’État et convoque la factrice, vingt ans d’ancienneté mais toujours contractuelle, à un conseil de discipline. Une lourde sanction tombe : trois mois de mise à pied sans salaire ! Et pour la collègue qui a demandé l’ouverture du recommandé, il était envisagé une mise à pied de six mois.
La direction sous pression
La nouvelle de cette sanction aberrante scandalise la population de ces petites communes de la Haute-Vienne, et dès le lundi 26 septembre, syndicats, élus locaux, postierEs et usagerEs se mobilisent toute la semaine devant le centre postal de Bellac pour clamer leur indignation. Dans un premier temps, la direction de La Poste campe sur ses positions, puis deux jours plus tard, elle ramène la sanction à un mois sans salaire, et le lendemain à deux fois quinze jours sur deux mois !
D’une quarantaine à une centaine de soutiens, la mobilisation s’amplifiait de jours en jours avec le projet de bloquer Bellac le samedi. Un préavis de grève des postiers était lancé pour le mardi suivant.
Finalement, devant ces pressions venant de toutes parts, la direction de La Poste cède en acceptant un recours pour annulation des sanctions. Gros soulagement côté salariéEs, et grosse satisfaction des soutiens : solidarité et détermination sont venues à bout de cette sanction révoltante !
Correspondant