Mi 2015, la direction de La Poste a déclaré tout de go aux guichetières et guichetiers de Clamart Centre que la réorganisation prévue sur leur bureau allait « inévitablement » entraîner une fermeture méridienne entre 12 heures et 14 heures… et une série de suppressions d’emplois.
Début 2016, aucun des postiers du bureau ne veut prendre part aux « groupes de travail » organisés par la direction pour faire participer les salariés à leur propre réorganisation. Résultat : La Poste annonce que la restructuration passera coûte que coûte en 2016, avec 4 suppressions d’emploi à la clé.
Les Clamartois décident donc de faire grève tous les samedis à partir du 30 janvier 2016… jusqu’en septembre, récoltant des milliers de signatures de soutien de la population. Puis le bureau est en travaux entre septembre et fin novembre. Les grévistes suspendent leur grève des samedis… pour se mettre en grève reconductible à 100 % (6 grévistes sur 6 agents présents) à partir du 23 novembre , jour de la ré-ouverture de leur bureau, avec le soutien de SUD et de la CGT.
Une grève active
Dès le deuxième jour de grève, les Clamartois font le tour des bureaux du département pour populariser leur conflit et même tenter de l’étendre. Sur plusieurs journées, d’autres bureaux du 92 font grève à leur côté, notamment lors de la grève nationale à La Poste le 8 décembre dernier.
Ce type de fonctionnement (AG de grévistes, tour des bureaux, caisse de grève) était autrefois l’apanage des plus grosses concentrations de salariés, comme à la distribution (facteurs). Mais la grève de Clamart montre que les guichetières et guichetiers sont capables de mener une grève active et déterminée.
Une direction qui joue le pourrissement
La direction les traite par le mépris. Mais au bout d’un mois, elle finit par admettre qu’elle devra discuter d’un protocole de fin de conflit, et admet une diminution des suppressions d’emplois. Elle continue à prétendre que jamais au grand jamais elle ne cédera sur la fermeture du bureau le midi, et elle compte sur l’arrivée des fêtes de fin d’année pour décourager les grévistes.
Mais ces derniers mettent en place une caisse de grève, et leur détermination reste intacte. Fin janvier, la direction cède sur la fermeture méridienne.
Esprit revanchard
Après avoir mis les bouchées doubles début janvier pour rouvrir le bureau malgré la grève, en faisant appel à des jaunes, La Poste a ensuite tenté pendant un mois de se venger en ne voulant payer aucun jour de grève et en se laissant la possibilité de déplacer les grévistes sur un autre bureau… qui ferme le midi !
La direction vient cependant d’évoquer la possibilité du paiement d’une partie des jours de grève. Les grévistes restent évidemment mobilisés tant qu’un protocole de fin de conflit satisfaisant n’est pas proposé.
Correspondant