Publié le Mardi 21 décembre 2021 à 06h05.

La SAM : des fondeurs aux mineurs !

Alors que les lettres de licenciement arrivent à la SAM, l’occupation de l’usine se poursuit. Un nouveau vote vendredi 17 décembre l’a confirmé à l’unanimité des présents à l’assemblée générale.

Renault a fait des propositions de reclassement sur différents sites français du groupe dont même le ministère de l’économie a constaté qu’elles sont « toutes éloignées de Decazeville » et ne correspondaient pas aux qualifications des salariés de la SAM. Même foutage de gueule sur des primes supra-légales toujours demandées par le gouvernement à Renault.

La seule mesure après une réunion entre le ministre Bruno Lemaire et Carole Delga de la région Occitanie a été la nomination d’un chargé de mission pour accompagner les salariés de la SAM. Celui-ci s’est pointé à l’usine, l’a visité au pas de course, 19 minutes chrono , pour trouver les machines bien anciennes et a mis en doute « la volonté des salariés de retrouver un emploi ». Introduction cynique pour sa mission !

Comme dans les autres fonderies automobiles, gouvernement et pouvoirs publics laissent s’appliquer les plans de licenciement. La singularité de la SAM, c’est la poursuite après la mise en liquidation de l’usine, de la grève avec occupation. C’est la persistance au plan de l’Occitanie d’actions de soutien comme l’ont montré des rassemblements à l’initiative de la CGT en Haute-Garonne, dans le Tarn-et-Garonne et en Ariège. C’est un bassin industriel, celui de Decazeville, qui répond toujours présent pour exprimer son soutien aux salariés de la SAM. Dimanche 19 décembre, ils étaient plus de 850 à participer à une « randonnée » de cinq kilomètres à pied baptisée « des fondeurs aux mineurs ». Car il y a 60 ans, jour pour jour, les mineurs de fond du bassin débutait une grève historique de 66 jours pour sauver leurs emplois.

Les salariés de la SAM ont déjà promis d’occuper leur usine durant les fêtes, comme les mineurs, parfois leurs  grands-parents, l’avaient fait il y a soixante sans. Parce que les traditions de luttes sont vivaces dans ce bassin, la question est bien celle d’agir pour ne pas continuer à connaître des défaites.