Alors que de plus en plus de salariéEs (et d’usagerEs !) sont contaminés voire hospitalisés, le secteur du transport semble ne pas pouvoir s’arrêter, ni même ralentir, quoi qu’il en coûte pour la santé.
Pourtant, des solutions existent : augmenter la fréquence des transports pour respecter les distances de sécurité entre usagerEs, adapter les horaires des entreprises sur demande des salariéEs concernés, réduire massivement le temps de travail sans perte de salaire pour alléger les pointes… Complexe ? Pas tant ! Coûteux ? En huile de coude, oui ! Mais ne serait-ce pas justement la priorité de développer ce type d’emplois utiles face au chômage ? Pas celle du gouvernement en tout cas. Mais Macron est battu dans la mesquinerie par le patronat des transports qui pousse partout à… la reprise de la vente à bord !
Procédures délirantes
Dans les bus, les procédés qui pouvaient ralentir la circulation du virus sont peu à peu abandonnés depuis le déconfinement. Reprise de la montée porte avant, abandon des sièges inoccupés… La reprise de la vente de titres de transport n’est que le clou du spectacle. Là où elle a repris, des procédures délirantes ont été imposées aux conducteurEs, qui doivent désinfecter systématiquement toute la monnaie manipulée. Devant la complexité et le temps perdu, touTEs les conducteurEs procèdent à des encaissements classiques, au détriment de leur santé.
À la RATP, l’expérimentation qui a commencé le 5 octobre a été suspendue à la suite de la levée de boucliers de certains syndicats, qui ont obtenu sa condamnation par une quinzaine de médecins du travail.
Les possibilités techniques pour en finir avec la vente à bord existent déjà : ticket SMS, valideurs sans contact pour carte bancaire, abonnements d’un jour ou carte de plusieurs trajets pour limiter le nombre d’achats. Dans les dépôts en tout cas, cette situation ubuesque aura permis des discussions jusque-là difficiles sur la nécessaire gratuité des transports en commun. Les coûts engloutis dans la gestion des titres de transport et de la fraude, les difficultés sociales des usagerEs, la part très modique du billet dans le coût de l’offre, le nécessaire développement des réseaux pour combattre le réchauffement climatique : toutes ces raisons poussent à revendiquer dès aujourd’hui non seulement l’abandon de la vente à bord, mais la gratuité totale des transports en commun.