Publié le Mardi 30 mai 2017 à 09h47.

Les chauffeurs de matières dangereuses font grève

Les chauffeurs des entreprises qui chargent les carburants des dépôts pétroliers vers les stations services ont déclenché une grève ce vendredi 26 mai...

Leurs revendications : taux horaire à 14 euros, treizième mois, durée de travail journalière de 10  heures maximum, 48 heures de repos hebdomadaire incompressible, et un suivi médical spécifique. Leur taux horaire actuel est à 9,80 euros et les payes ne sont assurées qu’au prix de longues journées de travail, avec quelques primes. À comparer avec les responsabilités qui pèsent sur eux avec ce type de transport... 

Car ils conduisent de véritables bombes roulantes de 35 000 litres de carburant. Un accident peut entraîner un désastre, à l’image de la catastrophe de Los Alfaques où un camion citerne accidenté avait ravagé un camping sur la côte espagnole, et fait plus de 200 morts.

Leur santé est aussi en cause : contact avec le benzène en inhalant sans véritable protection les vapeurs d’essence ; TMS avec la manipulation de lourds tuyaux pour le déchargement.Et les transporteurs ne veulent même pas prendre en charge l’entretien des vêtements de travail.

Les pétroliers comme Total baissent leurs coûts en confiant ce transport à de nombreuses petites et moyennes entreprises sous-traitantes – plus d’une dizaine pour le port de Gennevilliers – en renégociant les contrats tous les 3 ans. Et naturellement les salariés au bout de la chaîne en font les frais.

Nouvelle génération

La grève est majoritaire à 70 % sur la région parisienne. Elle est partie du dépôt Total de Gennevilliers. Salariés et délégués CGT – des jeunes en grande majorité – des diverses entreprises y opérant, se sont retrouvés dans les locaux de l’UL CGT pour discuter des modalités de la grève, élaborer les revendications et sortir un tract qui a rencontré un franc succès. Leur appel a été bien relayé par la fédération CGT des transports et la grève a ainsi touché des sites comme celui de Donges (44).

Au début, des délégués FO étaient favorables. Mais, sur ordre de leur fédé, FO a disparu de la grève. Ils s’opposent à la grève avec deux arguments : pas de grève avant la fin des négociations, et nécessité d’une lutte d’ensemble de la profession…

Pour tenter de casser cette grève, pétroliers et transporteurs multiplient les manœuvres : communiqués rassurants sur l’impact de la grève, utilisation d’intérimaires et de retraités pour remplacer les grévistes…

Sans connaître l’issue de la grève, il est clair qu’une nouvelle génération de salariés et de syndicalistes CGT est déterminée à obtenir un accord Transport de matières dangereuses garantissant des salaires et des protections, en accord avec la dureté de leur métier.

Correspondant