Publié le Jeudi 21 mai 2009 à 12h26.

Licenciements : construire la mobilisation.. A propos d'une démarche du POI

Le Parti ouvrier indépendant (POI) prétend vouloir faire campagne commune avec le NPA sur l'interdiction des licenciements. Mais cela ne peut se faire aux dépens des exigences démocratiques…

Les licenciements continuent de frapper de plein fouet la classe ouvrière et il y a urgence à arrêter l’hémorragie. Entreprise par entreprise, les travailleurs n’ont pas la force d’empêcher les licenciements et sont contraints de vendre leur peau le plus cher possible. La lutte contre les licenciements, pour leur interdiction, est l’affaire de tous.

C’est pour agir dans ce sens que le NPA a avancé l’idée d’une marche contre les licenciements et mis au cœur de son agitation leur interdiction. Bien souvent, nos camarades ont été sollicités par les militants du Parti ouvrier indépendant (POI) pour rejoindre la manifestation que leur parti organisait à Paris, samedi 16 mai, autour de ce mot d’ordre. Les dirigeants de ce parti ont sollicité récemment Olivier Besancenot, après avoir envoyé une lettre pour interpeller les « camarades dirigeants du NPA », et nous mettre en demeure de répondre à leur proposition « d’examiner les possibilités de forger l’unité ouvrière pour l’interdiction des licenciements ».

Il est vrai que cette lutte nécessite l’unité la plus large. Mais cette unité exige des rapports démocratiques pour que se constitue un front à l’initiative des travailleurs victimes des licenciements et de leurs organisations, afin de déboucher sur une mobilisation de masse de très grande ampleur. Or l’attitude des dirigeants du POI ne répond pas à cette nécessité. N’est-ce pas Gérard Schivardi qui présentait, le 8 février dernier, Olivier Besancenot comme le « Le Pen de Sarkozy »: « A l'époque, Mitterrand avait mis Le Pen en place pour casser la droite. Aujourd'hui, Sarkozy se sert de ce soi-disant facteur pour casser la gauche. » Propos qui relèvent de la calomnie et ne nous encouragent pas à accorder le moindre crédit à la démarche du POI.

Nous militons pour populariser le mot d’ordre d’interdiction des licenciements, pour œuvrer à construire l’unité dans des rapports démocratiques. Et, indépendamment des intentions du POI, du crédit que nous pouvons lui accorder, un tête-à-tête entre le NPA et lui ne ferait en rien avancer les choses. C’est ce que nous lui avons répondu. Notre conception de l'unité cherche à construire le rassemblement le plus large possible pour peser concrètement sur la situation. Nous y consacrons nos forces. Sur cette question, le NPA a été à l'initiative d'une réunion nationale, qui a abouti à la déclaration des dix organisations de gauche du 29 janvier. Nous avons renouvelé sans succès cette proposition à plusieurs reprises et la renouvelons encore aujourd'hui.

Mais, à l'heure actuelle, aucune des organisations à la gauche du Parti socialiste n'est favorable à faire une action commune sur cette question. Les directions des confédérations syndicales s’y dérobent. La discussion pour convaincre les militants politiques, syndicalistes, les équipes syndicales de la seule perspective unifiante contre les licenciements est une préoccupation majeure. Plus nous serons nombreux à la mener, plus nous aurons de force pour aider à la convergence des luttes. Mais cette bataille pour l’unité ne saurait se confondre à une initiative autour du POI ou même du POI et du NPA. Il nous faut la mener au cœur même des organisations syndicales, convaincre les travailleurs frappés ou menacés, œuvrer à construire un mouvement d’ensemble.