Publié le Mercredi 4 décembre 2019 à 14h53.

Liquidation de TIM : 304 salariéEs au chômage, leur patron indemne

Mercredi 27 novembre, l’entreprise TIM a été liquidée sans reprise d’activité par le tribunal de commerce de Lille. Il y a 7 ans, c’était encore le premier constructeur européen de cabines de matériel de chantier.

En 2012, l’usine de Quaëdypre dans le Nord comptait près de 900 salariéEs. Moyennant quelques investissements pour rénover le parc machines vieillissant, l’entreprise aurait pu perdurer. Mais c’était sans compter sur les capitalistes qui se sont succédé à sa tête et ont entraîné sa disparition, laissant 304 salariéEs sur le carreau.

Une plainte pour escroquerie

En 2017, après qu’un premier plan social a été mis en œuvre par la direction précédente, l’entrepreneur Fil Filipov a repris l’entreprise et ses 470 salariéEs, promettant de la remettre à flots. 

Bilan ? « Il a détruit notre outil de travail », affirmait un représentant des salariéEs à un journaliste de la Voix du Nord à la sortie du tribunal la semaine dernière.

Ce Fil Filipov s’est en effet spécialisé dans le rachat d’usines en difficulté avec comme méthode de pratiquer des coupes claires dans les effectifs. Il a ainsi fait partir une centaine de salariéEs en rupture conventionnelle collective en 2018. Mais son objectif semblait être avant tout de favoriser une autre entreprise, Atlas, repreneur de TIM en 2017, dont il est propriétaire, qui était également devenu le principal client de TIM, les autres ayant progressivement arrêté leurs commandes. À l’audience, Filipov a déclaré que les machines que produisaient les salariéEs français seraient désormais réalisées chez Atlas en Allemagne. « Il ne lui reste plus qu’à récupérer les machines et il aura tout réussi », a déclaré l’avocat de la CGT et FO. 

Les salariéE sont en colère, et ont décidé de porter plainte pour escroquerie. En attendant que la justice se prononce, une chose est sûre, pour les salariéEs, c’est le chômage et la précarité tout de suite.

Privatisation des profits, socialisation des pertes : l’histoire de TIM est représentative de ce schéma que les capitalistes n’ont de cesse de reproduire, sauf quand ils sont empêchés par les travailleurEs reprenant à leur compte les moyens de production.

Correspondante