Publié le Vendredi 4 septembre 2015 à 10h48.

Loi Macron : Seul contre tous ?

Le 17 août, les projets d’arrêtés délimitant les Zones touristiques internationales (ZTI) parisiennes ainsi que la liste des grandes gares susceptibles d’ouvrir chaque dimanche en application de la loi Macron ont été adressés pour avis, respectivement au plus tard les 15 septembre et 15 octobre prochains, aux syndicats, organisations patronales et municipalités concernées...

Le CLIC-P, l’intersyndicale parisienne du commerce, a immédiatement fait part de sa surprise et de son indignation : en effet, ce ne sont pas moins de douze zones qui sont projetées, soit trois fois plus que celles évoquées lors du débat législatif. Le ministre a non seulement une interprétation extensive des critères qu’il a lui-même fixé pour caractériser une ZTI (il est avéré, par exemple, que les touristes chinois ont eu vent dans leur pays du « rayonnement international » du centre commercial Beaugrenelle inauguré en 2013 dans le 15e...), mais il se livre à un découpage sur mesure au service des patrons des grandes enseignes. Ainsi, l’ensemble des magasins Fnac de la capitale se retrouvent judicieusement situé en ZTI !

Macron veut ajouter à son portefeuille ministériel celui du Travail laissé vacant par le calamiteux Rebsamen, et fait le beau à l’université d’été du Medef en assénant de nouveau sa hargne à l’encontre des 35 heures. Mais il ferait bien de se méfier car « quand on veut trop bousculer, on finit par être bousculé » prophétise son camarade Cambadélis

La mobilisation n’est pas terminée

Les petits commerçants et la mairie de Paris sont également vent debout contre ces manœuvres : ne manque que l’implication des riverains concernés pour porter la température à ébullition. Il n’y a guère que le leader de la CFDT pour lui venir en aide, lui qui tape davantage sur les cédétistes impliqués dans le CLIC-P, dont l’action est jugée par trop radicale, que sur le ministre !

Le 8 septembre se tiendra une assemblée générale des militantEs syndicaux du commerce qui décidera de nouvelles grèves et manifestations, dont la journée d’action du 8 octobre pourrait constituer le point d’orgue. La CGT Paris a elle contacté les autres unions départementales, ce qui permettrait de fédérer au-delà des syndicats représentés dans le CLIC-P. Enfin, des contacts sont renoués avec les organisations féministes et de gauche qui se sont exprimées contre la généralisation du travail dominical et nocturne que porte en germe ces ouvertures : par la construction urgente d’une mobilisation politico-sociale, nous pouvons contraindre Macron à revoir sa copie.

LD