La semaine dernière, la direction a convoqué un CSE extraordinaire pour la « reprise d’activité » à partir du 11 mai. Pressée de relancer l’usine arrêtée depuis le 16 mars, elle avait même commencé avant à relancer certains secteurs, à partir de salariéEs « volontaires », bien souvent à cause des pertes de salaire imposées dans le cadre du chômage partiel.
Maintenant, elle veut pouvoir redémarrer rapidement, puisqu’elle prévoit 107 salariéEs sur le site en fin de cette semaine (sur 185 salariéEs) et 142 à la fin du mois, avec un important recours à l’intérim. Bref, tout est prévu nous dit-on, pour produire et « rattraper le retard ».
Économies de bouts de chandelle
Elle a présenté son « protocole de reprise d’activité » avec les mesures prévues : commande de visières, de masques, de gel… On nous garantit que tout sera là. Ensuite, c’est à chaque salariéE de prévoir la distanciation, les gestes barrière, de porter les protections et tout ira bien.
Mais côté direction, la politique des économies de bouts de chandelle continue. Concernant la désinfection des locaux par exemple, elle se contente du minimum de deux nettoyages par jour des sanitaires et points de contact (poignées, barres d’appui…). Même pas un nettoyage régulier des sols des ateliers ! Les équipes de collègues de la société de nettoyage, déjà en nombre insuffisant avant le confinement vu la surface à couvrir, sont à peine renforcées, alors que les locaux de l’usine, les vestiaires se dégradent depuis un bon moment.
Côté mesures de prévention, là aussi, c’est sans surprise… Les machines à café, la salle de pause centrale de l’usine, seront fermées, pour notre sécurité bien entendu. Par contre, rien n’est dit sur les pauses nécessaires lorsque l’on travaille en continu avec un masque sur la figure, sans parler de la chaleur qui peut être très pénible dans certains ateliers !
Le syndicat CGT de Pessac a voté contre ce protocole face à la direction de plus en plus pressée de tourner à plein régime. Son objectif est de nous faire travailler comme avant, en suivant les directives de son service de sécurité qui poursuit avant tout son objectif de « productivité ».
Mais les salariéEs n’ont pas confiance. Dans la pratique, les masques deviennent plus compliqués à obtenir maintenant que les visières sont là, alors que celles-ci sont moins protectrices contre la diffusion du virus. Comme quoi c’est bien à nous de décider des mesures indispensables à notre sécurité, de nos conditions de travail dans les ateliers, de l’organisation de nos postes de travail… et même d’arrêter si la température devient étouffante.