Publié le Mardi 19 juillet 2016 à 18h57.

Non à la délocalisation des chamallows !

Au rythme des mobilisations impulsées par l’intersyndicale, la CGT de l’usine Haribo d’Uzès a appelé à débrayer face à la menace d’un plan de compétitivité et de délocalisation, mais aussi pour lutter contre la loi travail.

Haribo France dégage plusieurs dizaines de millions de bénéfice net chaque année. La direction qui ne peut utiliser la concurrence directe pour pratiquer un chantage à la compétitivité, utilise la concurrence entre les différentes usines du groupe (Allemagne, Angleterre, Autriche...).

En février, elle proposait une cible industrielle qui « garantirait » les emplois en France jusqu’en 2020 : nouvelle organisation, annualisation du temps de travail, suppression de 110 emplois par un plan de départ en retraite anticipé, délocalisation de productions, renégociation des accords d’entreprise, restriction des libertés des salariéEs (par exemple l’autorisation du coordinateur pour aller aux toilettes, plus de pause café en dehors de la pause...). Dans un département ravagé par le chômage, l’entreprise bénéficie de 3 millions d’euros du CICE en deux ans. C’est le monde à l’envers !

Face à l’opposition des salariéEs, à la démission de certains syndicats, la direction a organisé un référendum avec le chantage suivant : si le Oui l’emporte, les emplois seront garantis jusqu’en 2020 et si le Non l’emporte, c’est la réduction de la production et des emplois.

Leur « démocratie » dans l’entreprise...

Malgré un résultat de 65 % en faveur du plan, le comité central d’entreprise a voté majoritairement contre (CGT contre, CGC et FO pour). Mais la direction pourra appliquer le plan... la CGT n’étant pas majoritaire aux élections professionnelles. Le référendum n’est pas un chèque en blanc pour fermer le site ou augmenter les cadences mais l’espoir d’une pérennisation des emplois, cela alors que la construction d’une autre usine plus importante en Allemagne – qui produira 200 000 tonnes contre 50 000 pour les deux sites français – sera terminée en 2020 !

Les salariéEs ont compris qu’il fallait se battre contre cette politique économique. Ici comme ailleurs, il y aura d’autres grèves pour résister et peut-être faire sauter ce plan de compétitivité inacceptable.

Aujourd’hui, les salariéEs d’Haribo axent la lutte sur la sauvegarde de la production de guimauve car ils ont accepté des efforts en 2009 pour maintenir l’atelier sur le site. Cela pour apprendre au mois de février que la délocalisation se fera fin 2016 vers la Belgique ! Les salariéEs ne laisseront pas partir les Chamallows, un des fleurons de Ricqlès Zan racheté par Haribo en 1986, et le résultat de plus de 40 ans de développement industriel et de travail effectué par les travailleurs d’Uzès !

Une pétition de soutien a déjà été lancée : « Non à la délocalisation des chamallows Haribo. Soutien aux salariés d’Haribo ». En attendant diverses actions à venir…

Ce que vivent les salariéEs d’Haribo est un cas d’école de ce que pourrait être les conséquences de la loi travail, c’est-à-dire des référendums avec des chantages destinés à forcer le vote des travailleurEs.

Correspondant