Publié le Mercredi 7 mars 2018 à 15h51.

Pimkie : la braderie de l’emploi

Chez Pimkie, société nordiste de prêt-à-porter féminin, la CGT et FO, majoritaires dans l’entreprise, ont annoncé qu’elles rejetaient le plan de départs volontaires concocté par la direction. Une décision qui, juridiquement, n’empêche pas cette dernière d’appliquer unilatéralement ce plan s’il est homologué par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte).

Début janvier, la société Pimkie appartenant à la famille Mulliez (groupe Auchan, 4e fortune française avec 30 milliards d’euros), présentait en comité central d’entreprise un plan de rupture conventionnelle qui prévoyait 208 suppressions de postes en France et 37 fermetures de magasins. L’entreprise était, avec PSA, la première à vouloir mettre en œuvre cette nouvelle disposition incluse dans les ordonnances contre le droit du travail. Mais le refus des organisations syndicales avait contraint la direction à revoir son mode de liquidation de l’emploi. 

Afin de contourner cette opposition, la direction avait mis en place des « groupes de travail » afin de réfléchir de manière « participative » à l’amélioration de la santé économique de l’entreprise.

Rejet des dernières propositions de la direction

Pour tenter de mettre une dernière fois les organisations syndicales en porte-à-faux avec les salariéEs, la direction a fait de nouvelles propositions. Une prime de 100 000 euros pour les salariéEs dans le plan de départs volontaires, de 40 000 pour les 83 salariéEs ayant une clause de mobilité. Pour le reste, la direction prétend garder la possibilité de licencier pour motif économique, de faire des ruptures à l’amiable et non des licenciements. La direction refuse également tout reclassement dans les enseignes Mulliez, tandis que les 83 salariéEs des magasins ayant une clause de mobilité seraient traités différemment au niveau des mesures d’accompagnement avec un chantage de la direction : ne pas mettre en application cet accord s’il n’y a pas d’accord de plan de départs volontaires, tout en bloquant toute « avancée » pour des primes extra-légales.

Pour la délégué syndicale centrale CGT Valérie Pringuez, citée par l’AFP le 5 mars, ces dernières propositions sont inacceptables : « Nos grandes revendications ont été refusées... Notamment en signant cet accord, on donnait la possibilité de se séparer pour motif personnel de salariés non volontaires dont le poste serait supprimé. »

Robert Pelletier