Le 11 mai, date du « déconfinement patronal », n’a pas vraiment été synonyme de « reprise » à La Poste, dans la mesure où les activités n’ont jamais cessé, même si la voilure a été réduite, en grande partie grâce à la combativité des postierEs.Néanmoins la direction, calée sur le discours du PDG Philippe Wahl, pour qui la période recèle des « opportunités de marché historiques », a passé la surmultipliée.
Augmentation du temps de travail
Cela se traduit par une nouvelle augmentation du temps de travail. Ce dernier était, depuis la fin avril, de 28 heures par semaine, mais avec une charge de travail épuisante pour les agentEs. Le passage à 35 heures, à partir du 11 mai, signifie qu’une journée de repos hebdomadaire a été supprimée, mais la charge de travail n’a pas été répartie pour autant. Chaque jour, ce sont de plus en plus de colis à distribuer, d’usagerEs dans des bureaux dont l’ouverture se fait à marche forcée.À la distribution, La Poste a vendu ce passage à cinq jours travaillés en l’accompagnant du fait qu’un seul samedi sur quatre est travaillé. Ce qui n’est pas sans importance dans un milieu habitué à travailler le samedi, et où le fait d’avoir des samedis libérés est une demande largement partagée. Mais, comme le dit Sud PTT, le « cadeau » a tout de la pomme empoisonnée (notamment, des milliers d’emplois seront supprimés à terme).
Se mettre à la hauteur de la situation
Face à cette nouvelle offensive, des réactions ont déjà eu lieu. Par exemple, à Paris 15e (le plus gros centre de distribution parisien), 80 % des effectifs étaient absents le 11 mai. Mais il faut frapper plus largement. De ce point de vue la responsabilité des syndicats (en tout cas ceux qui n’ont pas renoncé à toute indépendance vis-à-vis des patrons et de l’État) est grande. L’organisation d’une journée de grève unitaire dans l’ensemble des services de La Poste devrait être une perspective minimum.