Publié le Vendredi 20 juin 2014 à 08h00.

Poste du 92 : le conflit dure et s’élargit

La grève des postiers et postières des Hauts-de-Seine dure depuis maintenant plus de quatre mois et demi : plus de cent quarante jours de lutte, d’assemblées générales quotidiennes, de tournées vers les autres bureaux. Une stratégie payante, puisque la grève tient toujours dans deux autres départements.

Premières victoires dans les autres départementsÀ Épinay-sur-Orge (91), la grève dure depuis un mois. Mardi 3 juin, treize bureaux du 91 les ont rejoints et un nouveau préavis départemental a été déposé mardi 16 juin. À Paris 15e, la grève est ininterrompue depuis le 21 mai. Comme dans le 92, ces grévistes n’en sont pas à leur première expérience. C’est leur troisième grève reconductible depuis 2010 et l’habitude a été prise de tenir des piquets, d’aller voir les autres bureaux, de se rassembler au siège social... Et de se réunir avec les autres postierEs en lutte ! Le 11 juin, premier jour du préavis de SUD et de la CGT sur toute la capitale, une assemblée générale commune a regroupé une soixantaine de grévistes de Paris 15e, une trentaine du 92 et à peu près autant d’autres bureaux (Paris 5e-6e, 7e, 11e et Louvre notamment). Une extension est possible dans les jours qui viennent au bureau de Paris 5e-6e. Cette perspective semble effrayer La Poste. Alors qu’elle menaçait de supprimer douze jours de repos et vingt-trois emplois, elle a fini par céder le 13 juin sur les jours de repos. Cette première victoire aurait pu signifier la fin de la grève... Mais le lendemain, les grévistes l’ont reconduite à la quasi-unanimité ! Ces trois grèves de région parisienne ne sont pas les seules (voir l’Anticapitaliste n°246). La lutte se poursuit à Ajaccio, avec près d’un mois de grève. Elle a pris fin à Villard-Bonnot (Isère) vendredi 13, avec le report à septembre de la réorganisation qui devait supprimer six tournées sur vingt-six.

Ne rien lâcher !À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne connaissons pas encore la décision de l’inspection du travail concernant le licenciement de notre camarade Gaël Quirante qui fait l’objet d’une procédure depuis 2010... Et s’en est vu ajouter une nouvelle cette année ! Quoi qu’il en soit, les grévistes sont déterminés à ne pas lâcher sur l’ensemble de leurs revendications : tant pour l’embauche des précaires en CDI et contre les suppressions d’emplois, que pour l’arrêt de la répression interne et judiciaire. Les patrons de l’entreprise comptent mettre dans la balance un recul de leur part sur les revendications des grévistes contre des coups très durs portés à l’équipe militante de SUD-­Activités postales 92. Les grévistes, eux, comptent bien profiter de l’ambiance de lutte qui s’installe, tant à La Poste que dans le pays. Ils ont mené ces derniers temps des actions avec les intermittentEs et précaires. Et la proximité entre la SNCF et La Poste est évidente : les deux entreprises publiques se comportent comme les pires boîtes capitalistes, recourent à la précarité et tentent de briser les acquis des salariéEs comme le service rendu aux usagers. Dans ce contexte, la victoire est à portée de main. Elle demande encore de la solidarité, notamment financière (1), mais aussi par la diffusion des infos de la grève (2).

Correspondant1 – Chèques à SUD Poste 92, 51 rue Jean Bonal, 92 250, La Garenne-Colombes, mention « solidarité grévistes » au dos. 2 – Vidéos, photos et résumés des journées de grève : http://grevedespostiersdu92.tumblr.com