Le contrat anti social imposé par la direction de PSA l’année dernière indiquait qu’aucun site PSA ne serait fermé en France avant 2016. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient...
Tavarès, le nouveau patron de PSA, veut y appliquer la recette Renault, son ancien employeur : faire mourir lentement les usines plutôt que de les fermer brutalement.
À Borny (59), Poissy (78)... et en Slovaquie ! Ainsi, la fusion des usines PSA de Metz – Borny et de Trémery est à l’ordre du jour. Cette mesure apparemment juridique prépare à terme la liquidation du site Borny sans avoir à annoncer la fermeture d’une usine puisque ce ne serait plus que la partie d’un seul établissement. Dès maintenant, alors qu’il y a 1 680 salariéEs à Borny, la fabrication des nouvelles boîtes de vitesses est annulée et 160 postes de travail ont déjà été supprimés En même temps, les menaces se précisent sur l’usine de Poissy, la dernière grande usine de PSA dans la région parisienne (et plus grosse concentration ouvrière) après la fermeture d’Aulnay. La production de la prochaine C3, la petite voiture Citroën, sera effectuée à Trnava en Slovaquie alors que le modèle actuel est fabriqué à Poissy. La production des 208 est passée sur une seule ligne de montage depuis janvier. Les plans de la direction visent à réserver à Poissy la fabrication des versions luxueuses de petites voitures : vu leur prix de vente élevé, elles généreront peut-être des profits, mais ni des volumes de production ni de l’emploi. Les effectifs pourraient descendre de 5 800 à 3 000 postes en CDI. La Slovaquie est la nouvelle arrière-cour de Peugeot, avec une capacité de production de 300 000 voitures par an, le tiers du total des voitures PSA produites en France. Et pour Renault, ce sont la Slovénie, la Roumanie et le Maroc ! Alors que la production d’automobiles en Europe ne va pas augmenter, au lieu de répartir le travail entre tous, ces nouvelles implantations accroissent la surproduction capitaliste. L’objectif est d’aiguiser la concurrence entre usines et salariéEs.
Premières ripostesTavarès s’est rendu vendredi 23 mai au matin à Poissy. Il n’a pas pénétré dans les ateliers, se contentant de recevoir les syndicats – sauf SUD – dans les locaux de la direction. Il n’a en rien démenti les plans annoncés. L’après-midi, à l’appel de la CGT, un débrayage de 150 ouvrierEs a été suivi d’un défilé dans l’usine et d’une AG de discussion d’une heure. Suite au désengagement financier de la famille Peugeot, l’État se retrouve maintenant actionnaire du groupe et est coresponsable des décisions annoncées. Le plan Varin s’applique sur toute la ligne. « L’overtime », imposant l’augmentation sans préavis de la journée de travail suite aux possibles pannes des machines, suscite un mécontentement croissant avec des débrayages dans plusieurs usines. Après Aulnay, ils continuent donc à s’en prendre à l’emploi. C’est seulement plus forts, plus rassemblés et coordonnés sur tous les sites que l’on pourra les faire reculer !
Jean-Claude Vessillier