Un référendum est annoncé à la SNCF. Guillaume Pépy nous la joue-t-il à la Janaillac, PDG d’Air France – « si c’est non, je démissionne » ? Eh bien non, c’est l’intersyndicale SNCF qui, à l’initiative de la CGT, se préparerait à consulter les cheminotEs.
De son côté, le gouvernement n’a décidément pas l’intention de reculer sur son projet de privatisation de la SNCF, de suppressions de postes, de liquidation du statut des cheminotEs, de fermetures de lignes. Pire, Macron n’hésite pas à insulter celles et ceux qui se battent pour garder les moyens de vivre décemment.
De l’autre côté, la réponse des cheminotEs est claire, et ce depuis des semaines. Ils et elles sont contre le mortel pacte ferroviaire du gouvernement. Tous les corps de métiers, des roulantEs aux cadres en passant par les contrôleurEs et les aiguilleurEs ont déjà dit « non » à cette réforme réactionnaire. Dans l’unité syndicale, dans les assemblées générales et par la grève, toutes et tous défendent l’idée du maintien de l’entreprise publique SNCF, des garanties statutaires, de la nécessité de lui donner les moyens de se développer, c’est-à-dire d’étendre le service public ferroviaire auquel ont droit l’ensemble des usagerEs du territoire.
N’oublions pas que la piste des référendums d’entreprise a été ouverte par la très macronienne loi travail, avec pour objectif le contournement des organisations syndicales. Rien à voir avec la démocratie dans l’entreprise ou la démocratie ouvrière.
Alors, bien sûr, le coup de pied au cul envoyé au patron d’Air France peut donner envie de bousculer les prévisions de départ en retraite de Pépy. Mais l’heure est plus à la consolidation de la la grève, à décider dès le 14 mai de sa reconductibilité chaque jour pour permettre à toutes et tous de prendre la mobilisation en main et de s’adresser, de donner confiance aux autres secteurs mobilisés. Les cheminotEs ne gagneront pas seulEs. Personne ne gagnera sans les cheminotEs.
Robert Pelletier