Publié le Dimanche 17 février 2013 à 20h17.

Renault : empêcher la signature de l’accord de compétitivité

Ce mardi 12 février, à l’occasion d’une dixième et dernière réunion, la direction de Renault devait « procéder aux derniers ajustements » avant signature de son projet d’accord de compétitivité.Pour elle, « toutes les mesures et les engagements qui pouvaient être inscrits dans l’accord ont été abordés et discutés »… À condition que les syndicats acceptent le gel des salaires pendant 4 ans, la mobilité obligatoire d’un site à l’autre, l’allongement du temps de travail sans compensation salariale et la destruction de 7 500 postes de travail. Dans ces conditions, Renault s’engagerait à ne pas fermer d’usine en France… sur les trois prochaines années. Pour avoir les moyens de tenir cet objectif, la direction s’engagerait à fabriquer dans les sites français 710 000 véhicules à l’horizon 2016 contre seulement 530 000 en 2012.Sauf qu’il s’agit évidemment d’un marché de dupes puisque cet engagement repose sur une hypothèse de croissance du marché européen de 10 à 14 % d’ici à 2016, alors même que Carlos Ghosn affirmait devant la presse allemande, fin janvier, que « les ventes de voitures en Europe ne progresseront pas au cours des 3 ou 4 prochaines années ».Si la CGT et FO ont affirmé depuis le début leur refus de signer un tel accord, la CFDT et la CFE-CGC n’ont jamais remis en cause la prétendue nécessité des lourdes régressions qu’il contient, en se contentant de subordonner leur signature à de supposés « engagements plus forts de la part de la direction générale » pour la CFDT ou à « plus de précisions » et à « des volumes plus significatifs » pour la CFE-CGC.Pour renforcer le rapport de forces face à la direction et isoler les syndicats prêts à brader les intérêts des travailleurs, de nouveaux arrêts de travail étaient appelés dans toutes les usines ce mardi.Régis Louail