La grève reconductible des postiers de Rueil-Malmaison est partie en défense d’une collègue précaire, dont la direction refusait le renouvellement du contrat d’insertion. Pour autant, les direction locale et départementale de La Poste en ont fait une question de principe. La grève a été, dès le début, le 29 janvier, ultra majoritaire (entre 80 % et 90 %).
Une grève qui fait le lien entre chômeurs et travailleursLa détermination des collègues a donné confiance à d’autres salariés privés d’emploi qui avaient récemment été employés par le bureau de poste de Rueil. Cette confiance s’est traduite par une participation active à la grève. Transformant la revendication individuelle autour d’un agent à une revendication collective autour de quatre ex-agents.
Une grève exemplaire à plus d’un titreIl s’agit donc à une petite échelle, d’une grève exemplaire : à la fois offensive, car les collègues de Rueil ne défendent pas seulement des acquis et parce qu’ils mènent une lutte conjointe entre des travailleurs avec ou sans emploi. Cette grève met par ailleurs en lumière le business bien juteux des contrats aidés. La Poste ne paie pas le salaire indirect et peut être subventionnée jusqu’à hauteur de 80 % du salaire net. Par ailleurs, elle perçoit tous les mois entre 230 et 320 euros par tuteur encadrant chaque salarié en contrat précaire. On comprend mieux alors pourquoi la direction de La Poste procède au « turn over » de contrats aidés afin de bénéficier de cet argent public sans devoir pour autant embaucher derrière. C’est tout bénef ! On voit là, de façon concrète, la réalité de la politique du « pacte de responsabilité » proposée par Hollande.
Comment contribuer à la victoire de cette grève ?La direction va sûrement vouloir briser une grève exemplaire et une équipe militante qui s’accroche, malgré la répression. Une caisse de grève est mise en place. La Poste ne joue pas avec les jours de grève. Elle procédera chaque 20 du mois à la retenue du maximum de jours de grève jusqu’à ne laisser que le minimum vital sur la paie, soit un peu plus de 400 euros. L’objectif des postiers est de collecter 15 000 euros d’ici le 20 février, afin de maintenir une partie des salaires. Donc tous à vos claviers pour les motions de soutien et à vos chéquiers pour la caisse de grève.
Correspondant
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