Publié le Vendredi 8 juillet 2022 à 12h00.

Salaires : Pommier en lutte à Bagnères-de-Bigorre

L’entreprise Pommier est établie à Bagnères-de-Bigorre en Hautes-Pyrénées. Elle est spécialisée dans le secteur d’activité de la fabrication de matériel de distribution et de commande électrique. Les salariéEs sont en grève depuis le 24 mai. Le responsable CGT, Aurélien Leroy, nous a fait parvenir un article que nous sommes heureux de publier dans notre hebdomadaire. Le NPA 65 a envoyé un chèque de soutien à la lutte.

Après le rachat, en 2019, par Grégoire Libert, du groupe Cahors alors en difficulté, Pommier a subi deux PLE et un de ses sites a été fermé à Saint-Gilles. Tous les usages ont quasiment été supprimés. L’effectif de Pommier est passé en deux ans de 129 à 67 salariéEs. Aujourd’hui Pommier n’a presque plus d’encadrement et le savoir-faire est parti. Le personnel restant est en surcharge de travail ! Les résultats pour l’année 2021 ont atteint un niveau plus qu’acceptable, les salariés demandent à être récompensés de leurs efforts. Notre PDG a rejeté toutes les demandes des syndicats durant les NAO (négociations annuelles obligatoires) : pas d’augmentation, pas de prime… rien !

Un patron dangereux

Le personnel Pommier est en grève depuis le 24 mai, soit plus d’un mois. Le 23 juin, notre PDG, sous la pression de la préfecture et de la Dirrecte, nous a demandé de revenir à la table des négociations, mais aucune proposition concrète n’a été présentée.

La production est « assurée » aujourd’hui par des intérimaires et notre PDG veut expédier nos produits sans contrôle final. Ce contrôle final ne peut en effet être réalisé que par du personnel Pommier qualifié pour garantir les exigences de sécurité de notre principal client Enedis. L’installation de ces produits non contrôlés représente un vrai danger. Le personnel Pommier en grève, conscient de la dangerosité et animé par son professionnalisme, fera tout ce qu’il pourra pour que ces produits ne quittent pas le site de Bagnères-de-Bigorre. Les produits en question sont des cellules moyenne tension de 24 000 volts qui, sans contrôle rigoureux, peuvent exploser et provoquer la mort des utilisateurEs. Le PDG ayant décidé de continuer à sortir cette production, les salariéEs et les organisations syndicales CGT et CFDT ont saisi les services de l’État pour demander la mise sous protection de l’usine, considérant l’attitude de M. Libert d’irresponsable en sabotant l’expertise de l’entreprise et en décidant de mettre en danger la vie d’autrui. Une médiation sous l’égide de la Préfecture a été également demandée car toute la confiance a été rompue. Le procureur de la République sera également saisi car, au delà d’un conflit social, un délit relevant du pénal existe. Les salariéEs attendront jusqu’à ce que la direction réalise une proposition concrète et recevable au regard des efforts réalisés pendant trois ans.

Une cagnotte Leetchi a été mise en ligne et une caisse de solidarité est présente au piquet de grève afin que toutes les personnes qui veulent apporter leur soutien puissent nous aider financièrement en ce moment très dur pour l’ensemble des salariéEs. Nous remercions tous les anonymes et les différentes associations et organismes ayant déjà participé.

Cagnotte en ligne : https://www.onparticipe.fr/cagnottes/YImwzBhS